Les actes anti-musulmans ont augmenté de 11% en France durant l’année 2011 annonce le Conseil français du culte musulman (CFCM) sur son site web.
« Du 1er janvier au 31 décembre 2013 ce sont 226 actes anti musulmans qui ont été enregistrés auprès des services de police et de gendarmerie pour l’année 2013 » souligne le CFCM en précisant que « 62 actions en 2013 contre 54 en 2012, soit 14 % d’augmentation, 164 menaces en 2013 contre 149 en 2012, soit 10,1 % d’augmentation ».
Bien que ces actes anti-musulmans sont moins importants que pour l’année 2012, le CFCM estime que le nombre des actes anti-musulmans ont connu une baisse, « la plus faible depuis 3 ans, cette donnée reste encore trop élevée ».
Selon le CFCM, la région la plus touchée en 2013 est l’Ile de France avec 11 actions et 38 menaces, soit un total de 49 actes anti musulmans.
Le conseil note que c’est en ile de France que les actes anti-musulmans sont les plus nombreux en soulignant que même « l’Observatoire National contre l’Islamophobie ne porte plus plainte suite aux courriers de menaces et d’insultes, car ces plaintes sont toujours classées sans suite par les parquets, sous prétexte que ceux qui ont commis ces infractions ou délits, ne sont pas identifiés (29 plaintes déposées par l’Observatoire, toutes classées sans suite en 2013) ».
Pour le conseil, « ces actes s’inscrivent en majorité dans les actions (dégradation de lieux de culte par des insultes et tags nazis, têtes de porc déposées devant les mosquées), sans compter, depuis le début de l’année 2013, l’envoi par courrier à des mosquées, de tranches de jambon, et sans oublier les tentatives d’incendie ! Enfin, un phénomène nouveau en cette année 2013 c’est l’agression de femmes portant un simple voile ou un foulard ».
« Il va de soi que ces chiffres ne reflètent pas la réalité, car nombreux sont les musulmans qui ne souhaitent pas porter plainte systématiquement lorsqu’ils sont victimes d’actes xénophobes, convaincus qu’il n’y aura aucune suite » souligne le CFCM.
« Cette situation bénéficie d’un climat particulier où se mêle allègrement la banalisation des propos racistes anti arabes, les invitations dans certains discours d’hommes politiques à s’en prendre aux musulmans sans distinction, l’inculture face aux questions de discrimination, la méconnaissance de faits historiques »écrit le CFCM qui insiste sur le rôle de la « cyber-haine » qui renforce l’islamophobie.
« Devant ce fléau, il est demandé aux hommes politiques de ne plus se taire et de s’exprimer sur la question de l’islamophobie, à la presse de dénoncer cette haine de l’autre qui porte atteinte au « vivre ensemble » et aux responsables des autres religions plus de solidarité »insiste le CFCM qui rappelle que « ce phénomène ne peut être analysé ou traité hors du contexte global du racisme, de la discrimination, sous toutes ses formes et de l’antisémitisme, dans leurs expressions ancienne et nouvelle».