Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) a accueilli, samedi 26 avril 2025 au Salon international de l’édition et du livre (SIEL), le scientifique Moncef Slaoui venu présenter son autobiographie récemment parue aux éditions Afrique-Orient.

Moncef Slaoui, immunologue marocain de renommée mondiale, a publié son autobiographie intitulée La Voie Libre : parcours d’une vie. Ce livre, structuré en sept parties thématiques, retrace son parcours depuis son enfance à Casablanca jusqu’à sa direction en 2020 de l’opération américaine « Warp Speed » qui a accéléré la mise au point des vaccins contre la COVID-19. 

Il explique lors de cette rencontre qu’il a entrepris l’écriture de cet ouvrage  après qu’un ancien ministre de Bill Clinton l’ait contacté pour lui dire « qu’on doit comprendre comment des gens comme toi se forment car il n’y a personne qui veut prendre le genre de risques que tu as pris ou qui a décidé de produire un vaccin contre une pandémie qui met à genoux le monde ». 

Autant qu’il se rappelle, les études de biologie l’on fasciné. Son premier amour est au féminin mais ce n’est pas une femme, c’est la science : « j’ai une curiosité débordante pour la science, je la vénère, je suis amoureux de sa beauté. Je me lève le matin avec l’envie de comprendre tout ce que je peux en sciences du corps humain », écrit-il dans son autobiographie. 

Il a passé 30 ans au service des vaccins, 15 ans en Belgique et 15 ans entre l’Angleterre et les États-Unis. Pendant cette période, il a été directement impliqué dans la découverte et le développement de 14 vaccins qui ont été approuvés mais le vaccin dont il est « personnellement le plus fier est celui contre la malaria, quand on sait qu’il y a près de 800.000 bébés qui en meurent chaque année en Afrique subsaharienne ». 

Le mot vaccin pour lui désigne une libération de l’être humain contre les pathogènes qui nous entourent de partout. Selon lui, on a des agresseurs autour de nous tout le temps et dans beaucoup de cas notre corps ne parvient pas à s’en protéger seul. « On ne le réalise pas assez aujourd’hui car nous sommes vaccinés contre plein d’agresseurs mais en 1900, l’espérance de vie était de 40 ans, elle est de nos jours à plus de 80 ans », explique-t-il. 

Quand on lui a confié la mission de trouver un vaccin contre le virus Covid-19, il a immédiatement dit « donnez-moi les pleins pouvoirs et tenez-moi responsable des résultats » pour directement outrepasser les procédures administratives et commencer à travailler, au vu de l’urgence de la situation. En 2009, déjà en contact avec l’administration américaine, il avait appelé à être mieux préparé contre les pandémies à virus, comme l’Ebola en Afrique ou le Zika en Amérique latine, mais « c’est tombé dans le magma de la bureaucratie ». 

En mars 2020, un appel a tout changé. La Maison Blanche le contacte pour préparer un vaccin contre la Covid en quelques mois. Ils avaient contacté plusieurs chercheurs qui avaient dit que c’était impossible mais lui avait « passé de 2010 à 2017 plusieurs interactions avec Moderna sur leur méthode qui était à même de produire des vaccins rapidement » et de 2017 à 2020, il avait établi avec eux plusieurs vaccins en études cliniques. 

Les Marocains et le monde le découvrent alors à la Maison Blanche pour présenter le travail qui va être fait sur le vaccin américain. Il se rappelle humblement et avec humour que durant ces séances de travail, le Président Trump le surnommait « the genius » (le génie). 

Ce qu’il voudrait que les lecteurs retiennent de son livre est qu’il faut croire en soi, surtout pour les jeunes. « Les grandes découvertes et grands accomplissements sont faits parce que quelqu’un a pris le risque d’essayer, a cru en lui et mis de l’énergie ». Il croit que chacun d’entre nous à en lui l’ambition d’impacter le monde autour de lui mais « si on ne prend le risque, on n’aura pas cet impact ».

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