Le stand du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) a abrité, ce vendredi 16 février 2018 au Salon du livre de Casablanca, une table-ronde sur « le rôle des médias dans le dialogue interculturel dans les pays de résidence ».
Présentant cette table-ronde, M. Saibari a annoncé que cette rencontre a pour objectif de mettre en valeur le rôle du journaliste marocain du monde dans la promotion de la diversité de la culture marocaine dans des contextes traversés par les crispations identitaires, l’islamophobie et la montée des courants extrémistes.
M. Abdelghani Dadès : les médias communautaires, un levier d’intégration
Ces médias communautaires, « ou ethniques » sont d’abord paru dans la langue d’origine, à savoir l’arabe pour les médias communautaires marocains, mais se sont développés et ouverts sur les langues nationales pour toucher « les jeunes générations d’immigrés d’une part et les autres composantes de la société canadienne d’autre part et devenir, par ce fait, un levier d’intégration ».
« On compte actuellement quelques 20 sites web, 8 radios en plus de 3 web télévisions », a précisé M. Dadès, ajoutant que « les médias communautaires n’ont pas pour objectif de concurrence les médias au Maroc ou au Canada sur l’information mais d’exprimer les sensibilités et les caractéristiques des ethnies, de la valoriser leur réussite et d’établir les liens entre les éléments juif et musulman de l’identité marocaine ».
Mme Saida Boudaghia Al Azrak : les médias sont un outil incontournable pour mettre en valeur la diversité de la culture marocaine
« À l’époque, il n’y avait pas de mécanismes pour atteindre le public espagnol et l’informer des spécificités culturelles », a-t-elle précisé que « les médias sont un outil incontournable pour neutraliser les stéréotypes collés à l’immigré et mettre en valeur les cultures de toutes les communautés ».
En effet, nous avons pu mettre en lumière notre culture car dans les années 90, les Espagnols ne nous connaissaient pas, aujourd’hui grâce aux médias, le contact avec l’autre est devenu plus facile car nous avons pu avoir plus d’éléments sur sa culture, ses traditions, sa façon d’être.
Apres les actes terroristes de 2004, les médias ont pointé la communauté marocaine du doigt et nous avons vu s’accroître le racisme et nous avons milité dans les facultés, dans les associations à montrer que nous pouvons gérer nos différences et répandre la paix, a-t-elle indiqué.
Concernant la langue d’expression, Mme Boudaghia a affirmé que les médias dans la langue d’origine ne sont pas très efficaces car les jeunes de la deuxième génération ne la maîtrisent pas, assurant que « notre action depuis 2004 a prouvé sa réussite car le citoyen espagnol a su faire la différence entre le terrorisme et l’Islam ».
Fouzia Benyoub : le pluralisme est au cœur de la société française
La journaliste a expliqué que de par son expérience, le pluralisme est au cœur de la société mais pose le problème de l’intégration dans le paysage culturel les cultures nouvellement arrivées en France.
Des éclairages et remises en question sur les questions de l’Islam en France, la spiritualité et le vivre-ensemble sont très présents dans le site marocain en France : « 350 articles ont été publiés dans la rubrique religion et 500 sur la vie culturelle », a-t-elle indiqué affirmant que « les médias peuvent être des porteurs de changement et d’universalisation des valeurs du pluralisme ».
Zouheir El Ouassini : l’Islam et la migration font l’objet de manipulation médiatique
« La réalité des médias est devenue très complexe avec la multiplication des supports et avec des spécificités aussi différentes que les pays dans lesquels le journaliste exerce », a-t-il poursuivi.
M. El Ouassini a déploré la manipulation de la question de l’Islam et de la migration par les responsables politiques, invitant à « fournir plus d’efforts pour démontrer que l’élément marocain est un élément de paix et de prospérité ».
Enfin, M. El Ouassini a insisté sur le devoir consenti par les journalistes de s’acquitter de leur mission de décrire la réalité telle qu’elle est et d’être les plus objectifs possibles.
Fadoua Massat : » mon expérience au Maroc m’a permis de réussir aux Etats-Unis »
En ce qui concerne l’exercice journalistique, la journaliste marocaine s’est réjouie d’avoir acquis les mécanismes et les bases du journalisme professionnel au Maroc qui lui ont permis de réussir sa carrière professionnelle aux Etats-Unis.
Pour ce qui est de la valeur ajoutée et de l’engagement du journaliste dans les pays d’accueil, Mme Massat a expliqué que « l’information maghrébine n’est pas une priorité pour les médias installés aux USA mais nous avons milité pour démontrer que cette région mérite d’être couverte pour toute sa richesse culturelle, historique et géographique ».
La journaliste a également mis en valeur le rôle des réseaux sociaux dans l’intégration des communautés étrangères, citant l’exemple d’une mère de famille marocaine active sur Facebook et qui partage son quotidien avec des milliers d’abonnés de la communauté marocaine et américaine à travers ses vidéos et publications.
Rim Nejmi : le journaliste peut contribuer à mettre en valeur sa culture d’origine
Mme Rim Nejmi a expliqué que, comme beaucoup de Marocains, elle s’est sentie investie de devoir redorer l’image de l’immigré marocain à l’étranger en démontrant que « mon pays d’origine a été une bonne école pour nous et a donné à la femme la place qu’elle mérite » lors des évènements de Cologne.
Des initiatives « hélas personnelles, qui gagneraient à être organisées dans le cadre d’organisations structurées.
Elle a également affirmé que cet engagement se manifeste aussi dans la mise en valeur de la diversité culturelle marocaine à travers des choix rédactionnels : « quand j’ai interviewé M. André Azoulay par exemple, j’ai mis en valeur l’affluent juif dans la culture marocaine ».
La rédaction