Le Premier ministre français Manuel Valls, accompagné de la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, et du ministre de l’Intérieur et des Cultes, Bernard Cazeneuve, a rencontré ce mardi 3 mars 2015 les autorités religieuses musulmanes à la Grande Mosquée de Strasbourg.
Lors de cette rencontre, Manuel Valls a annoncé vouloir lever le « défi face à tout ce qui retarde un islam de France », notamment en matière de formation des imams mais aussi en faisant reculer le «réflexe» qui consiste à solliciter des pays étrangers pour le financement des mosquées, rapporte l’AFP.
Les personnels religieux, dont les imams, et les responsables de la politique de la ville, seront formés dans le cadre des diplômes proposés à la «place des religions dans l’État laïc». Ces formations s’adressent aux ministres du culte, aux personnels des organismes cultuels et des collectivités territoriales, ainsi qu’aux étudiants souhaitant compléter leur cursus par une approche sociologique, historique et juridique des questions religieuses dans le cadre républicain.
Ainsi, le ministre a annoncé « vouloir développer ce type de diplômes pour atteindre une douzaine d’établissements de formation d’ici à la fin de l’année », l’objectif étant de mieux «insérer» les imams étrangers dans la société française et la République.
Les réflexions du gouvernement quant à la formation des cadres religieux sont basées sur les conclusions du rapport Messner : en 2013, Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, et Geneviève Fioraso, alors ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, avaient confié au juriste strasbourgeois Francis Messner, directeur de recherches émérite au CNRS, une mission relative à «la formation des cadres religieux musulmans».
Le gouvernement avait lancé le 25 février 2015 la création d’une nouvelle instance de dialogue qui pour but d’accompagner « un Islam modéré et compatibles avec les valeurs de la République ».