Fort de l’expérience de la précédente édition, la 9ème édition du Festival International du Film de Marrakech (FIFM), qui se déroulera du 4 au 12 décembre prochain, prévoit une riche programmation en faveur des mal et non voyants avec des films en » audio-description « , des opérations de cataracte, des débats ainsi qu’une exposition.
Un communiqué de la fondation du festival rappelle que la 8ème édition du FIFM s’est distinguée par la programmation de films adaptés aux cinéphiles mal et non voyants, à travers une toute nouvelle technique au Maroc, celle de « l’audio-description », qui repose sur la description vocale des séquences de silence dans les films. Les mal et les non voyants peuvent à l’aide d’un casque entendre une situation décrite minutieusement dans un film.
L’intégration de cette formule (l’audio-description) est une particularité singulière au Festival International du Film de Marrakech, comparée à l’ensemble des événements cinématographiques arabes et africains. Pas moins de 8 films ont été programmés lors de la 8ème édition du FIFM, produits par la chaîne franco-allemande Arte.
Suite au franc succès qu’à connu le projet du cinéma en audio-description en 2008, le Président de la Fondation, SAR le Prince Moulay Rachid a exprimé sa volonté de pérenniser le projet, qui sera un des importants rendez- vous du Festival dans les prochaines éditions.
Le Festival a la volonté d’encourager l’ensemble des professionnels du cinéma à adopter la technique de l’audio-description, notamment la Société Nationale de Radiodiffusion et de Télévision (SNRT), les chaînes télévisées et les sociétés de production marocaines. L’avènement de la TNT est cependant un élément pratique pour élargir la programmation de films pour les mal et non voyants, pouvant désormais accéder à la culture cinématographique.
L’audio-description dans la précédente édition du Festival
La 8ème édition du Festival a connu la participation de 113 cinéphiles mal et non voyants, qui ont été conviés par la Fondation du FIFM pour assister à plusieurs projections de films en audio-description. Ainsi, tous les moyens humains et logistiques ont été mobilisés pour permettre au public mal et non voyant un festival agréable.
La Fondation du FIFM a nominé en 2008 M. Said Oumassou, kinésithérapeute malvoyant à la tête de ce projet singulier, conjointement avec M. Rachid Sabbahi, animateur radio, comme responsable de communication. Ces deux responsables Âœuvrent sous la houlette du secrétariat général du festival.
L’Organisation Alaouite pour la protection des aveugles a également contribué à ce projet prometteur en offrant le programme des huit films audio-décrits en braille. Ainsi, deux conférences de presse ont été programmées au FIFM 2008, auxquelles ont été conviés des professionnels du cinéma, des journalistes, et des cinéphiles non voyants. Des plateaux de télévisions nationales et internationales étaient au rendez vous, notamment, la SNRT, 2M, Canal +, Euronewsà Les retombées médiatiques ont été importantes pour cet événement singulier.
Le 9ème FIFM : des Films programmés en audio-description
« A la recherche du mari de ma femme », œuvre de Mohamed Abderrahmane Tazi est le premier film marocain adapté à la technique de l’audio-description. Le metteur en scène marocain a offert gracieusement les droits de son film pour la Fondation du FIFM, dans le but de l’adapter avec la technique d’audio-description, et en arabe dialectal, aux cinéphiles mal et non voyants marocains.
La rédaction des descriptions a été faite au siège de la Fondation du FIFM. 2M partenaire officiel du FIFM a offert ses moyens techniques afin de réussir le premier film marocain en audio-description. La lecture des descriptions du film a emprunté les voix des animateurs radio, Amina Majlal et Mohamed Ammora.
Opérations de Cataracte en faveur de 250 patients
A l’initiative de Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid et en partenariat avec la Fondation du FIFM, la Fondation Hassan II d’ophtalmologie et le ministère de la Santé, 250 patients en provenance de toute la région de Marrakech Tensift Al Haouz, seront opérés gracieusement de la Cataracte.
Ces opérations auront lieu au centre hospitalier universitaire Ibn Tofail, les 7, 8, 9 et 10 décembre prochain.
Les premiers patients opérés seront conviés à assister à la projection du film marocain audio-décrit « A la recherche du mari de ma femme » de Mohamed Abderrahmane Tazi.
L’événement phare du FIFM 2009
A l’instar de l’édition 2008 du FIFM, les invités mal et non voyants du Festival, seront entièrement pris en charge par la Fondation afin de leur permettre d’assister à toutes les projections et participer au quotidien du Festival.
Cinq films an audio description d’éminents cinéastes internationaux seront programmés à la 9ème édition du FIFM, parmi lesquels figure « A la recherche mari de ma femme » qui sera l’événement phare du FIFM 2009 et dont la projection, le 10 décembre, se déroulera en présence des principaux acteurs du film. La Fondation, initiatrice de ce projet, a fait appel à des cadres non voyants pour l’organisation de cet événement.
L’Organisation Alaouite pour la Protection des aveugles offrira, comme à son accoutumée, les brochures du programme des films audio-décrits en braille.
Cette 9ème édition prévoit aussi une table ronde, qui sera animée par le compositeur égyptien Ammar El Cherii (mercredi 9 décembre) et une exposition de photos prises par des non et mal voyants, intitulée « Toucher avec ses yeux, Regarder avec ses mains » qui s’étalera au sein de l’avenue du cinéma du FIFM 2009, et réalisée par des personnes en déficiences visuelles (mal et non voyants) marocaines et françaises.
Ces personnes ont été amenées à réaliser 12 photographies afin de nous rendre spectateur de leur vision du monde atypique. Les mal et non voyants marocains, ont pris des photos au cœur de la ville de Marrakech.
Cette exposition s’assigne pour but de permettre aux personnes mal et non voyantes, grâce aux différents supports d’informations connotatifs et dénotatifs, de réaliser le travail du photographe. Le spectateur reproduit dans sa tête une image mentale de la photographie en dépendant de son propre point de vue : » C’est notre manière de regarder qui définit ce que l’on voit « .
Le projet est initié par M. Jérôme Bouquillon, Jeune étudiant en sciences politiques à Paris 8. il se passionne pour la photographie. Dès 2007, il entame une série de photographies sur des espaces vides et esseulés afin de montrer l’impact du temps sur la matière et les couleurs. Il continuera ensuite à photographier à travers de nombreux voyages : Etats-Unis, Chine, Pérou. Il cherche maintenant le sens d’une image non perceptuelle, en amenant des personnes atteintes de cécité partielle ou complète à réaliser des photographies, dans le cadre du projet Point de vue : toucher avec ses yeux, regarder avec ses mains.
MAP