Dans une interview parue ce lundi 12 janvier, le ministre allemand de la Justice, Heiko Maas, a appelé le mouvement Pegida (Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident) à renoncer à la manifestation de ce soir, jugeant qu’il « n’avait pas le droit d’exploiter les attaques de Paris ».
Manifestant pour la douzième semaine consécutive à Dresde, le mouvement anti-islam appelle les participants à rendre hommage aux « victimes du terrorisme de Paris ». « Les islamistes, contre lesquels Pegida met en garde depuis plus de 12 semaines, ont montré aujourd’hui en France qu’ils sont tout simplement incompatibles avec la démocratie », écrivait mercredi le mouvement sur sa page Facebook.
Face à ce mouvement, les sympathisants du groupe NoBergida NoRacism feront de même en fin d’après-midi : « samedi à Dresde, quelque 35 000 personnes ont défilé pour défendre une société ouverte et tolérante. Lundi soir, ils descendront de nouveau dans la rue », rapporte l’AFP.
Après les attentats de Paris, plusieurs organisations musulmanes ont aussi appelé à une marche silencieuse mardi ou participeront la chancelière allemande Angela Merkel et plusieurs de ses ministres, devant la porte de Brandebourg à Berlin à 18H00.
«Je suis très heureux que les associations musulmanes saisissent cette occasion et s’engagent clairement pour la démocratie », a déclaré le ministre allemand de la justice, ajoutant que son gouvernement « ne permettra pas que la société allemande soit clivée par la haine des terroristes, nous devons défendre la liberté notamment celle des religions ».
Depuis octobre 2014, le mouvement appelé Pegida se mobilise chaque lundi contre l’islam et les demandeurs d’asile dans différentes région en Allemagne. Le mouvement avance en Europe : à Vienne, un premier défilé Pegida est prévu fin janvier et des pages Facebook ont été créées en Suède et Norvège (respectivement 6 000 et 2 000 abonnés).