La décision d’intégrer l’amazigh dans le système éducatif et dans les médias publics au Maroc est « le résultat de la volonté politique de l’Etat annoncée dans le discours Royal d’Ajdir en 2001 », a affirmé le recteur de l’Institut Royal de la culture amazighe (IRCAM), M. Ahmed Boukous.
« L’amazigh commun sera progressivement enseigné en tant que langue à tous les élèves et à tous les niveaux », a assuré M. Boukous dans un entretien publié dans la dernière livraison de l’hebdomadaire international Jeune Afrique, précisant que 500.000 élèves suivent actuellement des cours de langue amazighe contre 2.500 en 2003, date du lancement de cette opération.
Il a fait remarquer que son institut, en tant qu’organe de promotion de la culture amazigh, travaille en étroite collaboration avec le ministère de tutelle pour élaborer les programmes et les outils pédagogiques et pour former les enseignants.
S’agissant des médias, des programmes en amazigh sont diffusés à la télévision depuis 2004, a indiqué le recteur de l’IRCAM, ajoutant que le lancement d’une chaîne d’expression amazighe est prévu pour fin 2009.
Il a, par ailleurs, mis en exergue le rôle de son institut dans la codification et la promotion du tifinagh, « alphabet amazigh millénaire » utilisé actuellement à l’échelle internationale.
Pour faciliter son usage et sa diffusion, l’Institut Royal de la culture amazighe a mis au point « un clavier, une cinquantaine de polices de caractères, et a publié près de deux cents ouvrages », a-t-il souligné.
« Afin de répondre aux attentes sociales et aux revendications en matière de droits linguistiques et culturels, l’IRCAM a pour principale tâche l’aménagement du corpus de la langue pour en faire un idiome commun, une langue enseignée avec des normes de prononciation, de conjugaison, de morphologie verbale et nominale, de lexique, de syntaxe », a rappelé M. Boukous.
MAP
Publié le 28.11.2009