Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) a accueilli, dimanche 27 avril 2025 au Salon international de l’édition et du livre (SIEL) à Rabat, le critique littéraire et écrivain franco-marocain Salim Jay, venu présenter l’édition enrichie de son ouvrage Anthologie des écrivains marocains de l’émigration.

Anthologie des écrivains marocains de l’émigration, initialement publiée en 2010,  rassemble des textes d’écrivains marocains de la diaspora, offrant un panorama riche et diversifié de la littérature marocaine à l’étranger. On y trouve des auteurs comme Driss Chraïbi, Tahar Benjelloun, Mohammed Khaïr-Eddine, ainsi que des écrivains moins connus mais tout aussi talentueux, évoquant les expériences de l’émigration, les difficultés et les espoirs des Marocains à l’étranger. L’ouvrage inclut aussi des contributions de photographes et artistes, témoignant de la pluralité des voix de cette littérature migrante. 

L’édition enrichie de cette l’anthologie a été publiée par La Croisée des chemins et le CCME en 2025 afin de souligner l’importance de ce recueil dans le champ des études migratoires et littéraires. 

Faire des anthologies, selon lui, fait écho à une idée qu’il partage avec Maurice Nadeau, fondateur et directeur de la publication de La Quinzaine Littéraire en 1966, qui disait qu’ « une œuvre vaut toujours plus que ce qu’on peut en dire ». Un exercice qu’il aime faire en lisant même des livres qu’il « n’aime pas forcément en attendant ce moment où l’on peut être séduit ». 

Réaliser l’ouvrage Anthologie des écrivains marocains est pour lui un acte de solidarité avec les écrivains choisis et de critique en même temps. « Il y a des voix extrêmement intéressantes dont on n’entend jamais que j’ai voulu mettre en avant en lutte contre l’invisibilité », explique-t-il.

Pour découvrir ces voix et bien d’autres, il « réclame la curiosité pour la littérature marocaine à chacun d’entre nous, car elle vaut des récompenses immédiates et constantes ». Un appel à la lecture, avant et après tout, en n’importe quelle langue. 

Il explique en ce sens que le problème au Maroc n’est celui de la traduction de textes d’écrivains marocains, mais un problème de lecture en tant que pratique : « de plus en plus se privent des joies, de la beauté et du savoir que nous apporte l’écriture car les romans c’est la clé pour la connaissance du monde ». Il s’agit là  d’un appel à la réflexion : « la question n’est pas de porter un jugement de valeur mais d’être à l’écoute des raisons de cet abandon ».

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