L’Institut œcuménique de Théologie Al Mowafaqa a été inauguré ce samedi 20 septembre 2014 à Rabat. Cette institution, créée à l’initiative des Eglises catholique et protestante au Maroc, se veut être un lieu de formation, de réflexion et de promotion du dialogue interculturel et interreligieux.
Lors de la cérémonie d’inauguration, le ministre des Habous et des Affaires religieuses, Ahmed Toufiq, a fait part de sa « haute appréciation » de la mission de cet institut, dont le nom « traduit l’harmonie ou la concordance qui existait au commencement, entre le tracé de Dieu et l’action de ses créatures avant l’Histoire ».
Il a souligné le rôle qui incombe aux « théologiens et aux hommes de Dieu », qui consiste, entre autres, à « aider les gens à voir clair dans ce qui se passe à un moment donné », « dissiper les confusions » et à « s’aligner contre toute sorte de terreur, d’extrémisme, de supercherie et de manipulation ».
De son côté, l’archevêque de Rabat et co-président fondateur de l’institut, Mgr Vincent Landel, a passé en revue les étapes ayant précédé la création de cet établissement qui se veut de « continuer dans cette démarche de réflexion et de rencontres pour mieux se connaitre ».
Même son de cloche chez le pasteur Samuel Amedro, président de l’église évangélique au Maroc et co-président fondateur de cet établissement, qui s’est dit honoré d’avoir la chance d’ouvrir au Maroc un lieu unique au monde.
« Nous offrons ce lieu au Maroc pour son rayonnement international », a-t-il dit, notant que cet espace « unique au monde et nous voulons l’offrir en tant que lieu d’excellence d’ouverture et d’intelligence ».
A ce titre, le ministre de la culture du Vatican, le cardinal Gianfranco Ravasi, a salué dans un message « la clairvoyance et la sagesse » de SM le Roi Mohammed VI au service de la paix et de la compréhension mutuelle.
Les différents intervenants dont des théologiens et des hommes d’église d’Afrique et d’Europe ont, pour leur part, estimé que l’inauguration d’un tel institut au Maroc dénote de l’esprit d’ouverture qui fait la particularité du Royaume.
Pour sa part, la directrice de la direction de la coopération et de l’action culturelle au ministère des Affaires étrangères et de la coopération, Lamia Radi, a relevé que le choix du Maroc pour abriter un institut œcuménique des églises chrétiennes « témoigne de la qualité des relations que nous entretenons ainsi que de la confiance mutuelle qui est la clé de voûte de nos liens fraternels ».
« En ces temps troublés que nous vivons, où des peuples sont pris en otage et massacrés au nom d’une idéologie violente et extrémistes, la création de cet institut constitue un acte politique fort afin de témoigner d’agir et de défendre notre condition commune et notre capacité de vivre ensemble et de se respecter dans la paix », a-t-elle dit à l’adresse d’un parterre de diplomates, de théologiens et de personnalités marocaines et étrangères.
Pour sa part, la directrice générale de l’UNESCO Irina Bokova, a adressé un message de soutien à cet institut à la mission « particulièrement noble ».
Les participants ont par ailleurs salué la politique d’ouverture du Royaume sur son environnement africain, en affirmant, dans ce sens, que l’institut Al Mowafaqa est l’illustration de la volonté du Maroc de rapprocher le Nord et le Sud, mais aussi d’ouvrir un dialogue constructif entre toutes les religions.
L’institut Al Mowafaqa prodigue une formation universitaire en théologie en langue française, enracinée dans le contexte marocain, ouverte sur l’œcuménisme et le dialogue avec la culture et l’islam. Outre un pôle universitaire (théologie et sciences des religions), l’institut Al Mowafaqa comporte un pôle culturel destiné à promouvoir la rencontre des cultures, ainsi qu’une bibliothèque spécialisée.
Le siège de l’institut est installé au sein des locaux de l’ancien centre de documentation La Source; il accueille 21 professeurs visiteurs venus d’Afrique subsaharienne, de France, du Maroc et du Moyen-Orient, ainsi que 81 étudiants issus d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie.
Avec MAP