Un séminaire international organisé en célébration du soixantième anniversaire de la Convention d’établissement entre le Maroc et le Sénégal s’est ouvert, lundi 7 avril 2025 à Rabat, en présence d’un parterre de personnalités politiques, diplomatiques, économiques et universitaires.
Placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI et du Président sénégalais, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, cette rencontre est organisée à l’initiative du “Timbuktu Institute–African Center For Peace Studies” en partenariat avec l’Université internationale de Rabat (UIR) et la Caisse de dépôt et de gestion (CDG).
Intervenant à l’ouverture de cet événement, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni, a mis en exergue les liens historiques et fraternels unissant le Maroc et le Sénégal, notamment sur le plan culturel et humain. “Cette fraternité est ancestrale, elle est dans notre ADN”.
Abordant les ambitions des deux pays dans le domaine du numérique, elle a indiqué que Rabat et Dakar sont animés par la volonté de faire de l’Afrique un acteur majeur de la gouvernance mondiale en matière d’intelligence artificielle (IA).
“L’Afrique ne peut pas rester spectatrice face aux régulations imposées par les autres puissances en la matière, elle doit avoir son mot à dire”, a-t-elle insisté, plaidant pour une approche continentale unie.
L’urgence est de former et d’inclure la jeunesse africaine dans la révolution technologique, a enchaîné la ministre, ajoutant que l’Afrique doit impérativement préparer sa jeunesse aux défis du numérique.
Pour sa part, la secrétaire générale de la CDG, Latifa Echihabi, a souligné que l’anniversaire de la Convention d’établissement entre le Maroc et le Sénégal constitue l’occasion de célébrer les liens institutionnels et humains unissant les deux pays.
Évoquant la coopération entre la CDG et une dizaine de caisses de dépôts africaine, elle a fait savoir que cette coopération a été renforcée par la création d’une plateforme d’échange et de dialogue dans le cadre du Forum des caisses de dépôts, lancé en 2011 à Marrakech.
Elle a, en outre, passé en revue les accords de coopération signés entre la CDG et la Caisse des dépôts et consignations du Sénégal dans plusieurs domaines stratégiques, dont l’épargne, la finance et l’investissement, relevant que les deux caisses jouent un rôle de levier du développement inclusif et durable.
De son côté, l’ambassadrice du Sénégal au Maroc, Seynabou Dial, a mis l’accent sur les liens historiques et exceptionnels unissant Rabat et Dakar, soulignant que “le Maroc est notre second pays, tout comme le Sénégal l’est pour les Marocains”.
La diplomate sénégalaise a mis en lumière le caractère visionnaire de la Convention d’établissement de 1964 qui garantit la mobilité, l’accès à l’emploi public et la liberté d’établissement entre les deux pays.
Mme Seynabou Dial a, par ailleurs, appelé à une réflexion en vue d’adapter cette Convention aux défis contemporains, mettant en avant le rôle clé des diasporas dans le renforcement de l’esprit de fraternité entre les deux pays.
Quant au président de l’UIR, Noureddine Mouaddib, il a mis en relief les liens étroits qu’entretient l’UIR avec le Sénégal, notamment à travers des partenariats avec l’Université de Gaston-Berger de Saint-Louis, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) – Cheikh Anta DIOP (IFAN), entre autres.
“Cette dynamique doit servir de locomotive pour la recherche scientifique africaine”, a ajouté M. Mouaddib, invitant les parties prenantes en Afrique à une réflexion collective sur l’intégration économique du continent.
Il s’agit d’un défi crucial surtout que le nombre d’étudiants africains triplera d’ici 2030, passant de 9 à 27 millions, a-t-il enchaîné, notant que ce chiffre représente une richesse et un levier de transformation.
Prenant la parole, Bakary Sambe, directeur régional du Think tank “Timbuktu Institute” basé à Dakar, a salué l’excellence des relations entre les deux pays, enracinées dans une histoire commune et une vision partagée de l’avenir du continent africain.
De même, il a souligné que l’axe Rabat-Dakar constitue un levier de l’intégration africaine, capable d’inspirer l’ensemble du continent africain, ajoutant que le partenariat entre le Maroc et le Sénégal incarne une synergie exemplaire.
Dans un contexte mondial en pleine mutation, marqué par de nouveaux défis géopolitiques et climatiques, cette alliance offre un socle solide pour bâtir des réponses africaines aux enjeux globaux, a-t-il poursuivi, mettant l’accent sur l’importance de la coopération universitaire pour trouver des solutions africaines aux défis communs.
Signée en 1964, la Convention d’établissement entre le Maroc et le Sénégal prévoit de nombreuses dispositions visant à renforcer les relations bilatérales, notamment l’octroi des mêmes droits aux Sénégalais établis au Maroc que les citoyens marocains et vice-versa.