« Je crois que la citoyenneté pour un immigré doit être l’aboutissement d’un parcours et non pas le début », a déclaré le ministre, en apportant son soutien à une idée lancée le week-end dernier par son collègue Maurizio Sacconi, ministre des Politiques sociales.
« On ne peut pas imaginer d’arriver en Italie et seulement pour cette raison avoir le droit de devenir Italien. On le devient après un long parcours qui passe par le travail, le respect de la loi, de notre Constitution et de nos règles », a souligné sur Canale 5, M. Frattini.
Le ministre Frattini a paru ainsi s’opposer à des propos tenus samedi par le président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, qui avait plaidé pour rendre plus facile le processus de naturalisation des immigrés et de leurs enfants. L’Italie applique le droit du sang pour octroyer la nationalité italienne.
M. Frattini a souligné qu' »il y a des pays, comme le Canada et les Etats-Unis, où le mécanisme des points est déjà en vigueur pour la reconnaissance des permis de travail de longue durée qui ouvrent ensuite la voie à l’obtention de la nationalité ».
Dimanche, M. Sacconi s’était dit, dans le journal Corriere della Sera, favorable à « une sorte de citoyenneté à points » permettant « un parcours d’intégration en fonction de critères qualitatifs plutôt que chronologiques et quantitatifs (nombre d’années de présence sur le sol italien, NDLR) »
Il avait aussi rejeté à la fois le « multiculturalisme indifférent théorisé et pratiqué en Angleterre ou Hollande » et « les processus d’assimilation arrogants dans lesquels un Etat militant impose à l’étranger l’intégralité de son horizon culturel, l’obligeant à oublier » ses coutumes et croyances.
Actuellement, l’Italie exige un délai minimum de 10 ans pour présenter une demande de naturalisation, sauf dans le cas de mariage où ce délai est réduit à deux ans, et un casier judiciaire sans condamnations supérieures à trois ans.
AFP