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La méditerranée, une mer entre des terres

jeudi, 04 avril 2013

« La méditerranée est construite en frontières. Cela dit, les frontières n'empêchent pas le brassage et l'homogénéité d'où ressort aussi une identité » estime M.Tozy, professeur aux facultés de Casablanca et Aix-en Provence.

 

Pour le politologue marocain, qui voyage entre les deux rives pour partager la connaissance avec des étudiants, la définition de la méditerranée est irréfutable: « c'est une mer entre des terres » explique-t-il. Reste, que cela ne l'empêche par ailleurs pas d'être aussi une passerelle.

Une définition qui peut certes poser un certain nombre de questions liées aux problèmes de la libre-circulation entre un sud économiquement moins développé et un nord plus riche ou encore le gel « momentané » de l'union pour la méditerranée... Cependant cela n'empêche pas de temps en temps les frontières à se « déplacer ».

Un déplacement que l'on vit actuellement avec l'intervention de la France au Mali : « la guerre du Mali nous informe sur quelque chose, sur le - comment - se déplacent les frontières » estime M.Tozy qui note que si la France est intervenue au Mali c'est suite à une logique qui lui est propre : » ce qui se passe au Mali est dangereux pour la France, donc cela débouche sur une guerre ».

Lorsque l'on évoque « les printemps arabes » et la perception médiatico-politique d'abord positive des pays du nord, puis plus critique depuis quelques mois vis-à-vis de gouvernements plus conservateurs –religieux-, M.Tozy, estime que « le fait que les sociétés bougent est un fait en soi ». En ajoutant que le regard médiatique – occidental- « est à mettre dans la case « naïveté ».

Le parallèle entre la montée des populismes en Europe et l'islam politique dans le monde arabe, n'a pas lieu d'être. Pour le politologue : il existe actuellement « de nouveaux rapports » de force qu'il définit à travers deux cycles : celui de la recomposition politique du monde arabe qui produit de nouveaux rapports et celui de l'essoufflement du néolibéralisme et de la démocratie représentative ».

Selon lui ce qui importe aujourd'hui, c'est de trouver des réponses à cette forme « d' insécurité » et ce croisement entre deux cycles ».

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