Appelé à présenter le dernier livre d’Ahmed Siraj « Questions sur la citoyenneté et l’appartenance », paru dans la série des livres édités par le CCME, Otmane Mansouri a souligné la nécessité de recourir à l’historien pour apporter les éclairages historiques indispensables aux hommes des médias et de la politique pour aborder les grandes questions qui interpellent les marocains, rôle auxquels ils ne peuvent se substituer ou prétendre en faire l’économie.
De leur côté, les historiens doivent tenir en proximité, leur rôles d’éclaireurs en fournissant les éléments à mesure d’enrichir le traitement des thématiques en question, ainsi que pour un meilleur encadrement du citoyen.
Evoquant le livre d’Ahmed Siraj, il reprend l’appel de celui-ci, d’abord à s’inscrire dans un débat pausé et dépassionné et ensuite à dénoncer l’indifférence et le mutisme envers un passé historique dense et riche, appelant les marocains à se réconcilier avec leur culture de l’histoire afin de consolider leurs citoyenneté et leur appartenance.
Par la même occasion il dénonce l’état des recherches historiques de certains historiens défaitistes qui se désistent de leur responsabilité et se situent en dehors de la rigueur scientifique et académique capable, à elle seul de faire le bon tri de la vérité historique autour du passé du Maroc et des marocains.
Dans son livre, Ahmed Siraj, part de l’évidence que l’histoire peut fournir les éléments facilitant la compréhension des questions qui hantent les marocains d’aujourd’hui. Dans cette démarche, il cible ce qu’il considère comme prioritaire, à savoir le trio composant la citoyenneté : L’espace, l’homme et le pouvoir, en plus de la langue.
A travers son analyse historique des concepts de la nation et de ses limites territoriales, du sens de la personnalité marocaine à travers ces multiples sources historiques, de la langue, de l’écriture et la problématique de l’identité. L’auteur a également exposé les divers
systèmes de gouvernance qu’a connue l’histoire du Maroc, particulièrement le système monarchique, en le comparant à d’autres sous d’autres sphères, expliquant le prolongement de ce système par la mixité entre le politique et le religieux.
Arrivés au termes clés de ces recherches, à savoir la citoyenneté et l’appartenance, il conclue que l’appartenance a acquis, avec l’arrivée de l’islam, une dimension supra-territoriale pour se diluer dans l’autre, doctrinale cette fois-ci , d’autant plus que cette appartenance s’est fondée sur l’allégeance.
7 avril 2013
Stand du CCME au SIEL