« Penser la gouvernance mondiale de l'immigration » est le thème de la conférence qui a donné le coup d'envoi de la programmation du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) au Salon du livre de Casablanca.
A la lumière du dernier livre de la chercheuse en immigration Caterine Withol de Wenden « La question migratoire au XXIe siècle », les interventions de M. Driss El Yazami, Président du CCME et de l'auteure se sont axées autour des nouvelles mutations migratoires.
M. El Yazami a estimé que l'émigration à l'ère de la mondialisation a atteint une nouvelle étape : elle est plus complexe. « Les Marocains du monde s'enracinement d'une manière dynamique dans les pays d'accueil tout en gardant des liens avec leur pays d'origine », soutient-il. Selon lui, toute la question est de définir les types de ce lien notamment lorsqu'il s'agit de la question de la citoyenneté ou de la naturalisation car l'état est légataire du droit : « comment être bon citoyen dans les deux sociétés auxquelles on appartient ? ».
Comparé à d'autres pays, le Maroc a eu très tôt une politique migratoire. Capitaliser ce qu'il a fait en près de vingt ans et s'insérer activement dans le débat international est la prochaine étape à franchir.
M. Caterine Withol de Wenden a estimé quant à elle que dans ce monde "transnationalisé" il faudrait la mise en place d'un « Bretton Woods » qui imposerait aux Etats puissants de nouvelles règles en matière d'émigration. Elle a défendu l'idée d'une gouvernance mondiale de l'émigration, ou les pays les puissants ne seraient plus les seuls maitres des politiques migratoires.