Après l’obtention d’un diplôme de Grenoble INP (Phelma, ex-ENSEEG), Rachid Yazami effectue un doctorat au laboratoire d’Adsorption et Réaction de Gaz sur Solide. Ils sont associés au CNRS sur les composés d’insertion du graphite, qui sont des matériaux complexes utilisés dans les électrodes des batteries. C’est en préparant sa thèse que le chercheur marocain fut le premier, en 1980, à réussir à intercaler du lithium dans du graphite de façon réversible. Ces travaux ont conjointement permis la mise au point de la première batterie lithium rechargeable. Depuis, les batteries Li-Ion n’ont cessé d’évoluer en termes de composition chimique et de densité énergétique. Après sa thèse, Rachid Yazami a rejoint le Centre national de recherche scientifique (CNRS) en 1998, en tant que directeur de recherche.
Il a été chercheur invité à l’Université de Kyoto puis au California Institute of Technology (Caltech) à Los Angeles. Après avoir travaillé sur d’autres formes de matériaux de graphite, notamment l’oxyde de graphite et de fluorure de graphite, utilisés dans la cathode des batteries au lithium, Yazami est actuellement Professeur en Energétique à Nanyang Technological University à Singapour ou il poursuit ses recherches sur les batteries en collaboration notamment avec BMW. Il compte à son actif plus de 50 brevets étendus dans le monde et plus de 200 publications scientifiques. En 2007, il fonde une start-up en Californie pour développer et commercialiser ses découvertes brevetées en particulier sur les batteries d’ion fluorure. Quatre années plus tard, il fonde une autre start-up, KVI PTE LTD spécialisée dans l’amélioration de la sécurité des batteries et l’extension de leur durée de vie. Les batteries lithium ont révolutionné le monde de l’électronique portable.
Il s’en est fabriqué 12 milliards d’exemplaires dans le monde rien qu’en 2012, pour un marché estimé à plus de 20 milliards de dollars US en 2016.