Café littéraire: Ecrivain, migrants et voyageur avec Tanella Boni, Salim Hatubou, djilalli Bencheikh, Kebir Mustapha Ammi.
M. Kebir Mustapha Ammi a animé un café litteraire, ce 6 avril au coeur du pavillon du CCME au salon du livre. Ses invités : Mme Tanella Boni, Salim Hatubou et Djilali Bencheikh.
Djilali Bencheikh, écrivain de la diaspora algérienne, a hérité de la langue française du passé colonial de l'Algérie. Il a entrepris l'écriture romancière tardivement (A l'âge de 50 ans) et considère son écriture comme une action de « recopier sa vie en propre ». La seule matière de son écriture est la patte de la vie. Il s'agit essentiellement cette période de sa jeunesse qu'il veut transmettre à une nouvelle génération meurtrie par l'image d'une Algérie déchirée et frustrée des années 90, ce qui caractérise d'ailleurs ses œuvres « Mon frère ennemi », « Les yeux bleus »
Tanella Boni, originaire de la Cote d'Ivoire, et résidante en France, refuse de s'identifier à un mouvement de littérature. Tout en reconnaissant les influences de Senghor, Césaire , elle préfère s'y situer à travers ses écrits. Parallèlement à la question des écrivains voyageurs, elle préfère prendre ses distances envers la rébellion contre la francophonie de la part de ceux qui se sont identifié, à partir de l'année 2006, comme étant les écrivains du monde. Elle qualifie ce mouvement de « Club fermé » et considère que « nous sommes naturellement des citoyens du monde ».
Salim Hatubou, jeune écrivain comorien, vit en France depuis l'âge de dix ans. Il considère la littérature comorienne écrite en langue française, comme étant très jeune et situe le premier roman du genre à 1983. Du coup il se considère chanceux de faire partie des pionniers de cette école littéraire « restreinte », symbole de la diversité historique des Iles Comores au carrefour de la négritude et de l'arabité. Evoquant Taher Benjelloun et Aimé Césaire qu'il avait lu à l'âge de 12 ans, il estime avoir été nourri de cette culture, en choisissant d'écrire dans ton et un style de récit imprégnés de la tradition du compte comorien.
Le public a pu apprécier des extraits de textes des participants à la table ronde a travers des lectures d'Ariane Ascaride et Greg Germain/
6 avril 2013, Stand du CCEM au SIEL