Depuis plusieurs mois, le gouvernement français, par son ministre de l’intérieur et de l’immigration, fait de l’immigration et du nombre d’étrangers sur le territoire français son obsession. Cette logique de stigmatisation suffisamment détestable s’étend aujourd’hui à l’enseignement supérieur, à la recherche et l’innovation à travers deux mesures.
La Circulaire du 31 Mai 2011 visant la « Maîtrise de l’immigration professionnelle »
Cette circulaire dispose que «la procédure de changement de statut (étudiants demandant un titre de séjour professionnel, devra faire l’objet d’un contrôle approfondi. »
En pratique, cette circulaire se traduit depuis Mai par des délais rédhibitoires et de nombreux refus d’autorisation de travail, qui obligent nombre d’étudiants étrangers diplômés à renoncer à un premier poste pourtant en cohérence avec leur diplôme et de quitter la France sans expérience.
Le décret d’application du 6 septembre 2011 dans son article 36, il est prévoit que : « L’étudiant étranger doit justifier qu’il dispose de moyens d’existence d’au moins égal à 100% du montant de l’allocation d’entretien mensuelle de base versée, au titre de l’année universitaire écoulée… » Soit au moins 615 à 770 Euro par mois ! Auparavant cette condition était à un maximum de 70% du montant de l’allocation d’entretien mensuelle de base versée. Soit au plus 430 euros.
S’attaquer aujourd’hui à ces quelque 300 000 étudiants, c’est à la fois remettre en cause le principe d’ouverture de notre Université et mettre en péril le système d’enseignement supérieur et de la recherche de notre pays et qui constituerait une perte considérable pour l’économie et l’innovation à l’heure où la France perd chaque année de son influence sur la scène internationale.
La réalité de l’enseignement supérieur
Pourtant les chiffres disent tout sur l’intérêt de notre système d’enseignement supérieur à avoir des étudiants étrangers. 40% de jeunes chercheurs dans nos laboratoires sont étrangers, 19% en Masters et 11% en Licence. Ainsi les étudiants étrangers hors Union Européenne représentent plus de 16 % de notre enseignement supérieur.
Actions étudiantes
Depuis la rentrée universitaire les étudiants et la Confédération étudiante mènent des actions militantes (réunions, rassemblement et pétitions) afin que le gouvernement revienne sur ces mesures qui pénalisent et stigmatisent les étudiants et les diplômés étrangers diplômés au plus haut niveau ayant trouvé un emploi.
La pétition lancée le 1er Novembre par la Confédération étudiante a déjà été signée par plus de 20000 personnes dont 3500 en ligne et a reçu le soutien de nombreuses personnalités issues de la vie politique et associative Française.
Un seul objectif, une revendication unique
770 euro par mois c’est : 8643.25 Dirham Marocain), 1521.366 Dinar Tunisien, 7221000.83 Francs Guinée, 505197.847 francs CFA
Dans tous ces pays, moins de 0.1% de la population pourra justifier d’autant de moyens. En France, le plus haut niveau des bourses sur critères sociaux s’élève à 460 euro par mois et est attribué aux étudiants issus des familles les plus défavorisées.
Avec cette somme (460€), l’Etat français considère donc que n’importe quel étudiant peut vivre dignement pendant un mois. Pourquoi un étudiant étranger devrait-il justifier de plus de moyens qu’un étudiant français si ce n’est pour le dissuader de venir étudier en France ?
Pour nous, la France ne peut pas réclamer des autres des moyens qu’elle ne donne pas à ses propres enfants. Nous refusons que l’accès au haut niveau de diplôme pour ces pays soit limité à la seule élite politique ou dictatoriale.
Notre objectif, c’est d’obtenir le retrait pur et simple de ces deux mesures car nous sommes déterminés à défendre les mêmes droits pour tous les étudiants quels que soient leur origine sociale, leur réseau familial et leur nationalité.
9/11/2011
Source : Planète Compus.com