La place réservée aux droits des immigrants dans les politiques publiques a été au centre d'une table ronde organisée, mardi à Casablanca, sous le thème "Quels droits, quelles politiques publiques ?" dans le cadre des rendez-vous du Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME) à la 19ème édition du Salon de l'édition et du livre (SIEL).
Cette table ronde avait pour objectif de présenter les activités et les résultats du groupe de travail du CCME intitulé "Administration, droits des usagers et politiques publiques" (ADUPP), dont la mission principale est de faire de la veille et de la prospective sur les politiques publiques marocaines, d'analyser et d'évaluer ces politiques au bénéfice de la communauté marocaine résidant à l'étranger, a déclaré à la MAP Ouafae Benadbellah, chargée de missions du CCME.
Pendant ses années d'exercice, l'ADUPP a soulevé plusieurs constats sur les principales caractéristiques de l'immigration marocaine.
Cette immigration connait notamment une expansion démographique très soutenue, avec un taux de croissance dépassant 173 pc, une féminisation progressive, l'émergence de nouvelles générations, une diversification des profils socioprofessionnels, une mobilité croissante des personnes hautement qualifiées et une population très diversifiée sur le plan linguistique et sociologique, a indiqué Mme Benabdellah.
Le travail du groupe a également fait surgir un certain nombre de problématiques, comme l'insuffisance des ressources humaines et budgétaires allouées à la question migratoire, la faiblesse de la communication au niveau de l'administration publique, les difficultés liées à la migration saisonnière, à la protection sociale et à l'application de certaines législations marocaines à l'étranger (code de la famille, de la nationalité).
Le groupe a fait le choix de se focaliser sur le cadre institutionnel et la dimension juridique de l'immigration, en établissant l'état des lieux du phénomène et en définissant ses possibles perspectives.
"Nous avons remarqué, à travers le travail du groupe, que l'immigrant est rarement intégré en amont de la réflexion des politiques publiques", a déclaré à la MAP la chargée de missions au CCME, Ahlam Rahmi.
"Bien qu'il y ait des dispositions qui sont mises en place au profit de l'immigrant, celui-ci devrait être intégré depuis le début, que cela soit au niveau de la politique de vieillesse ou celle de l'emploi, a souligné Mme Rahmi.
03 avr. 2013, Mustapha Sguenfle
Source : MAP