Après l'abrogation de la circulaire Guéant, les ministres de l'Intérieur et de l'Enseignement supérieur veulent faciliter leur séjour et leur visa.
La France est dans une «position fragile» en matière d' attractivité des étudiants étrangers , a affirmé Geneviève Fioraso, la ministre de l'Enseignement supérieur, en déplacement mardi matin à la Cité internationale universitaire de Paris avec le ministre de l'Intérieur.
Or «Pour compter dans le monde de demain, la France doit savoir attirer les meilleurs étudiants, les meilleurs chercheurs, les meilleurs scientifiques, il en va de notre compétitivité», a renchéri Manuel Valls. Et aussi les garder. C'est pourquoi les ministres entendent améliorer l'accueil de ces étrangers et notamment leurs contacts avec les autorités, souvent pénibles, à la préfecture.
La France a accueilli 60.000 nouveaux étudiants en 2012 et certains d'entre eux restent étudier plusieurs années. Sauf que d'une rentrée à l'autre, ils doivent attendre de longues heures en préfecture pour renouveler leur visa de séjour. Le gouvernement a donc décidé de généraliser le titre de séjour pluriannuel en le faisant correspondre à la durée des études.
Une fois arrivé, l'étudiant n'est pas au bout de sa peine. Logement ,accès à la santé et autres renseignements sont parfois difficiles à obtenir quand on débarque tout juste sans manier parfaitement la langue. Pour faciliter les démarches, Geneviève Fioraso prône «l'ouverture de guichets uniques au plus près des campus», un «endroit mutualisé» avec des renseignements sur tous ces points.
Manuel Valls a également souhaité «rapprocher les préfectures des universités, pour que le suivi des étudiants étrangers soit simplifié et mieux coordonné».
Désaccord sur l'augmentation des frais pour les étrangers seulement
Le gouvernement avait déjà abrogé la très critiquée circulaire dite «Guéant» ,qui restreignait fortement l'accès au marché du travail aux meilleurs étudiants étrangers. Désormais, il souhaite «clarifier dans la loi les règles» pour «permettre aux meilleurs étudiants étrangers» d'accéder «dans des conditions simplifiées à un emploi», a indiqué M. Valls, réservant les détails à un prochain débat au Parlement.
Ce débat devrait aussi porter sur l'instauration de frais d'inscription différenciés entre étudiants nationaux et internationaux ,à savoir que ces derniers paieraient plus chers que les français. Si l'idée vient de l'Intérieur, «ce n'est pas du tout à l'ordre du jour pour les universités», a rappelé Geneviève Fioraso, plus favorable à la sauvegarde de frais modestes, dans laquelle elle voit une «chance» pour attirer les jeunes asiatiques ou Brésiliens là où les Etats-Unis ou le Royaume-Uni sont bien trop chers pour eux.
C'est dans cette logique de diversification des origines des étudiants, surtout des pays émergents, qu'une loi sur des cours en langue étrangère à l'université sera examinée à l'Assemblée nationale le 22 mai.
16/04/2013, Lucile Quillet
Source : Le Figaro avec AFP