mardi 5 novembre 2024 19:22

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Grèce: arrestation des auteurs de la fusillade contre des immigrés

La police grecque a annoncé vendredi avoir arrêté les trois contremaîtres d'une exploitation de fraises du Péloponnèse accusés d'avoir blessé par balles une trentaine de saisonniers immigrés, une affaire sur laquelle le gouvernement tente de rétablir la réputation du pays.

Les trois hommes, âgés de 21, 27 et 39 ans, sont soupçonnés d'avoir tiré mercredi sur un groupe de quelque 200 travailleurs étrangers, surtout bangladais, venus réclamer plusieurs mois d'arriérés de salaires.

Celui de 27 ans "a déjà été mêlé à des sévices contre un Egyptien protestant contre ses conditions de travail" en 2012 dans le même village producteur fruitier de Manolada, a indiqué à l'AFP une source policière.

Ces arrestations, dans un pays critiqué internationalement pour l'impunité de longue date dont y bénéficient les auteurs de violences xénophobes, a été annoncée en marge d'une visite sur place du ministre de l'Ordre public, Nikos Dendias.

"Aucune des victimes ne sera expulsée", a affirmé le ministre, alors qu'il avait jusque-là exclu que les migrants sans-papiers victimes d'agressions soient protégés contre la reconduction aux frontières. Il s'est rendu au chevet des trois blessés toujours hospitalisés, à Patras.

Poursuivi pour "incitation morale à homicide", le patron quinquagénaire de l'exploitation, une des grosses entreprises exportatrices de Manolada, a par ailleurs été hospitalisé, sous garde policière, après avoir invoqué un problème cardiaque.

La police a aussi arrêté un deuxième complice présumé des tireurs, accusé de les avoir aidés à fuir. Le premier homme arrêté pour ce motif jeudi doit être déféré devant un juge d'instruction.
Dès jeudi, le gouvernement avait multiplié les condamnations et promis un traitement "exemplaire" de l'affaire, que l'opposition de gauche a pour sa part dénoncé comme emblématique de l'incurie officielle face à la surexploitation des sans-droits.

Alors que les médias s'émouvaient de l'impact pour l'image du pays touristique, et relayaient les plaintes des saisonniers sur la dureté de leurs conditions de travail, pour des salaires d'une vingtaine d'euros par jour, les autorités ont aussi dépêché sur place des inspecteurs du travail.

Des appels en grec et en anglais au boycott des "fraises ensanglantées" de Manolada continuaient de circuler sur internet.

19 avr 2013

Source : AFP

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