mardi 5 novembre 2024 19:23

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Angola : l'ONU veut une enquête sur les violences contre les migrants à la frontière avec la RDC

La Haute commissaire pour les droits de l'homme de l'Organisation des Nations Unies (ONU), Navi Pillay, a plaidé mercredi pour une enquête sur les violences perpétrées contre les migrants à la frontière entre l'Angola et la République démocratique du Congo (RDC).

"Les allégations de violences et d'abus sexuels contre des femmes traversant cette frontière durent depuis plus de dix ans", a affirmé Navi Pillay lors d'une conférence de presse faisant le bilan d'une visite de trois jours en Angola.

"Je crois qu'une enquête transfrontalière exhaustive et transparente aurait déjà dû être menée il y a longtemps", a ajouté Mme Pillay, qui a rencontré le président angolais José Eduardo dos Santos lors de sa visite.

"Il faut faire un réel effort de sensibilisation des policiers et des garde-frontière et affirmer fermement que de tels crimes ne seront plus tolérés", a précisé la Haute commissaire, soulignant que le respect des droits des migrants en Angola relève de la seule responsabilité de l'exécutif angolais.

Depuis plusieurs années, la présence d'immigrés clandestins congolais au nord de l'Angola, région riche en diamants, est source de conflit entre l'Angola et la RDC.

Luanda expulse chaque année des milliers de ressortissants congolais travaillant illégalement dans les mines. Et l'ONU dénonce régulièrement les conditions dans lesquelles s'effectuent ces expulsions ainsi que les violences sexuelles associées commises contre les femmes.

La visite de Navi Pillay intervient un peu plus d'un an après celle du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui avait déjà appelé en février 2012 les deux pays à résoudre le problème.

Soulignant les progrès de développement du pays, Mme Pillay a toutefois rappelé la nécessité de réduire les inégalités sociales et condamné les expulsions violentes de citoyens, notamment dans la capitale Luanda.

"Nous continuons également à recevoir de façon régulière des signalements de détentions arbitraires et d'usage excessif de la force, tout particulièrement mais pas seulement, en provenance de Cabinda (nord)", a encore indiqué Navi Pillay, appelant par ailleurs au respect de la liberté d'expression et de rassemblement.

Depuis la fin de la guerre civile en 2002, l'Angola affiche l'une des croissances économiques les plus fortes du monde grâce à sa manne pétrolière et ses diamants. Mais la corruption reste élevée et les deux tiers de la population vivent dans une extrême pauvreté.

24 avr. 2013

Source : AFP

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