La roue ne tournera plus. Les mythiques loteries pour obtenir une «carte verte» aux États-Unis vont prendre fin. À partir de 2017, ces permis de séjour et de travail américains pourraient être attribués au mérite et non plus par simple hasard.
Rien n'est encore fait, mais un projet de réforme est en discussion au Congrès pour mettre sur pied un système de points pour sélectionner les candidats parmi les centaines de milliers de demandeurs. Si vous êtes un informaticien français bilingue, déjà installé aux États-Unis avec un visa, la nouvelle pourrait vous arranger.
Dix critères seront pris en compte, comme le niveau d'anglais, l'origine et le diplôme.
Être diplômé offre par exemple un net avantage. Ainsi une licence donne 5 points, un master 10 points et un doctorat 15 points. Chaque année d'expérience professionnelle donne de 0 à 3 points. Un score au test d'anglais TOEFL de 80 ou plus? Encore 10 points.
L'âge est aussi pris en compte, et mieux vaut être jeune. Les moins de 25 ans reçoivent 8 points; entre 25 et 32 ans, 6 points; entre 33 et 37 ans, 4 points. Les plus de 38 ans ne reçoivent pas de bonus.
Il est également bienvenu d'être originaire d'un pays à faible immigration, ce qui exclut de fait Mexicains, Chinois et Indiens. On y gagne 5 points.
«Ce nouveau système sera synonyme de liberté»
Le score théorique maximum est de 100 points pour obtenir l'une des 60.000 cartes vertes au mérite. Dans un autre bloc, 60.000 cartes vertes seront attribuées selon des critères qui favorisent les immigrés moins qualifiés dans des secteurs comme le bâtiment ou la restauration.
Contrairement aux autres pays qui ont adopté l'immigration à points, dont le Royaume-Uni et le Canada, la barre à passer est à ce stade une énigme: elle dépendra des autres demandes. Si votre score est parmi les 60.000 premiers, vous gagnerez une carte verte.
L'objectif est double. D'une part, éviter que les migrants potentiels ne dépendent du bon vouloir du patron pour obtenir leur viatique. Aujourd'hui, outre la chance à la loterie, il faut en effet qu'un employeur demande pour vous une carte. «Pour beaucoup de gens, ce nouveau système sera synonyme de liberté», explique à l'AFP l'avocat Gregory Siskind. D'autre part, les points permettent de trier entre les immigrants qualifiés et les autres.
En parallèle, le sénat envisage aussi de réduire les considérables délais d'attente pour la carte verte au nom du regroupement familial. Le système actuel est si engorgé qu'il faut jusqu'à vingt-quatre ans pour rejoindre les siens.
26/04/2013, Tanguy Berthemet
Source : Le Figaro