"Au total, les étrangers constituent plus de 20% de la population active à Chypre", estime l'économiste Louis Christofides, notamment dans les secteurs de l'aide à la personne, du tourisme, du bâtiment et de l'agriculture.

Selon les statistiques officielles, plus de 45.000 ressortissants non européens travaillent dans la République de Chypre, dont une vaste majorité sont des femmes asiatiques exerçant dans les services à la personne (gardes d'enfants ou de personnes âgées, femmes de ménage, aides à domicile etc).

L'agriculture emploie également de nombreux ressortissants de pays tiers, dont le salaire minimum est aux environs de 500 euros nets, et qui n'ont pas le droit aux indemnités chômage.

En outre, près de 50.000 Roumains, Bulgares et Polonais sont installés dans l'île, où ils travaillent notamment sur des chantiers.

"La contribution de la main-d'œuvre étrangère à l'économie chypriote est mal reconnue mais elle est énorme", souligne Doros Polykarpou, de l'association d'aide aux migrants Kisa, qui estime de son côté que les étrangers constituent plus d'un tiers de la population active.

Il déplore que les travailleurs non européens cotisant pour leur retraite n'en toucheront pour la plupart pas un sou.

Face à la flambée du chômage, qui approche déjà les 15%, "beaucoup de ces migrants vont partir, car le marché du travail local est très limité, et là il n'y a plus d'opportunités", indique M. Christofides.
La hausse du chômage prévisible dans la foulée du plan de sauvetage européen imposant la diminution brutale du secteur bancaire -- qui était l'une des principales sources de revenus de l'île -- "pourrait être un peu atténuée par le fait que certains travailleurs étrangers vont quitter le pays et que les employeurs vont être attentifs à employer des Chypriotes quand c'est possible", ajoute-t-il.
Le ministre du Commerce a ainsi annoncé un projet visant à pousser l'industrie touristique à embaucher 70% de Chypriotes.

26 avr 2013

Source : AFP