Alors que tous les syndicats affûtent leurs armes pour faire pression sur le gouvernement à l'occasion du premier mai, l'Organisation démocratique des travailleurs immigrés au Maroc, unique syndicat des immigrés affiliés à l'Organisation démocratique du travail, a appelé ses militants à sortir en masse, célébrer la journée mondiale de travail, et commémorer sa première année d'existence.
La classe ouvrière marocaine se mobilisera ce mercredi pour célébrer la journée mondiale du travail. Une occasion pour les centrales syndicales de confirmer leur poids et de protester contre un dialogue social en panne depuis plusieurs mois, mais également contre ce qu'elles appellent une dégradation des acquis en matière de droits fondamentaux.
Pour sa part, l'Organisation démocratique des travailleurs immigrés au Maroc (ODTIM), affiliée à l'Organisation démocratique du travail (ODT), commémorera également, ce 1er mai, son premier anniversaire.
Précarité des conditions de vie et de travail
Le nombre de travailleurs immigrés au Maroc est estimé à des milliers, parmi lesquels des ouvriers, des boulangers, enseignants, médecins et autres. Pourtant, l'ODTIM soutient que leurs conditions de vie et du travail sont souvent précaires et certains d'entre eux souffrent toujours de difficultés d'intégration et de régularisation.
"Des milliers de migrants vivent dans des conditions lamentables et inhumaines. Plusieurs cas de violations des droits humains à l'encontre des personnes migrantes sont constatés : des licenciements abusifs, le refus de donner des autorisations de travail, l'exploitation des femmes migrantes travailleuses domestiques sont signalés."
Communiqué de l'ODTIM.
Pour cela, un appel a été lancé par l'ODTIM à ses adhérents pour se mobiliser et sortir en masse mercredi. L'organisation a également invité ses militants à exprimer de vive voix leurs doléances et leurs attentes vis-à-vis du gouvernement.
Régularisation, scolarisation et pris en compte dans le RAMED
Sous le slogan "Nous aussi, nous avons des droits", les manifestants comptent revendiquer une régularisation collective, le visa de travail, la protection sociale, et un respect de leurs droits fondamentaux. Mis à part le droit à la scolarisation des enfants, et la régulation de la situation des sans-papiers, les militants de l'ODTIM revendiquent aussi une prise en compte dans le Régime d'assistance médicale aux économiquement démunis (RAMED).
Mais l'ODTIM n'est pas le seul syndicat dans la rue demain. L'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) a mobilisé 1.600 autocars pour le transport des participants à la marche que la centrale syndicale compte organiser à Rabat.
Pour sa part, l'Union marocaine du travail (UMT), le plus grand syndicat du Royaume, s'attend à la participation de 150.000 personnes à la marche qu'elle compte organiser aussi. Son secrétaire général, Miloudi Moukhariq, n'a pas manqué de fustiger le gouvernement, dans une interview dans un journal arabophone parue mardi. Il a accusé l'exécutif d'avoir transformé le dialogue social en "un moment de papotage" inutile, qui ne peut nullement apaiser un climat social très tendu.
1/5/2013, Y. B.
Source : aufait