dimanche 24 novembre 2024 19:00

Situation précaire des migrants de retour au Tchad

A l'approche de la saison des pluies qui doit débuter le mois prochain, la situation de plusieurs milliers de réfugiés et de migrants tchadiens actuellement bloqués à quatre postes frontières devient de plus en plus précaire, selon l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).

Quelque 25.000 migrants tchadiens sont aujourd'hui bloqués à Tissi, à la frontière est du Tchad avec le Soudan, après avoir fui les affrontements intercommunautaires entre deux tribus, les Misseria et les Salamat, concernant les mines d'or de Djabal-Amir, dans la région soudanaise du Darfour, souligne l'OIM dans un communiqué, notant que d'ici peu, les combats au Darfour pourraient accroître le flux de réfugiés soudanais et de migrants tchadiens de retour du Soudan.

En outre, d'après les premières informations, quelque 450 Tchadiens rapatriés de la République centre-africaine (RCA) à Tissi nécessitent une aide d'urgence, relève l'organisation qui entreprend actuellement d'enregistrer les Tchadiens rapatriés à Tissi et d'établir leur profil afin de déterminer le nombre exact de rapatriés du Soudan et de RCA et d'évaluer leurs besoins respectifs.

A la frontière sud du Tchad avec la RCA, le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) a fait état de plus de 5.000 réfugiés qui sont entrés au Tchad ces dernières semaines et qui campent de manière temporaire à Maro, près de la frontière avec la RCA. Un autre groupe d'environ 900 migrants tchadiens vulnérables de retour du Nigéria est arrivé dans les villes frontalières isolées riveraines du Lac Tchad, à l'ouest du pays.

La semaine dernière, les combats entre l'armée nigériane et le groupe islamiste Boko Haram au nord du Nigéria ont également poussé de nombreux Tchadiens vivant dans les villages alentours à fuir leurs maisons. L'OIM prévoit une mission d'évaluation dans la zone, en coopération avec les autorités tchadiennes.

Un autre flux de migrants se déploie à la frontière nord du Tchad avec la Libye, où l'OIM a été informée, la semaine dernière, de l'arrivée soudaine de quelque 2.000 Tchadiens vulnérables à Wour, dans la région du Tibesti. Les migrants ont récemment été libérés des centres de détention en Libye et sont arrivés démunis. Cette année, l'OIM a déjà aidé environ 1.600 migrants tchadiens rapatriés de Libye.

Bon nombre des migrants qui arrivent aux points d'entrée à la frontière tchadienne, précise le communiqué, sont dans un état déplorable et souffrent de problèmes de santé, notamment de maladies respiratoires, de grave déshydratation et de plaies infectées. Ils arrivent avec presque rien et sont tous affamés, assoiffés et épuisés.

En raison de la prochaine saison des pluies en mai, l'aide humanitaire dans toutes les régions frontalières, en particulier dans les régions du Lac Tchad et de Dar Sila (Tissi), doit être accélérée et les stocks d'urgence doivent être augmentés, relève l'OIM, faisant savoir que dès que la pluie commencera à tomber, les routes deviendront difficiles d'accès, voire impraticables.

L'OIM a lancé ainsi un appel urgent de 4 millions de dollars afin de répondre aux besoins humanitaires urgents des migrants rapatriés de Libye, de RCA, du Soudan et du Nigéria, qui se trouvent actuellement bloqués aux points d'entrée, à la frontière tchadienne.

La semaine dernière, fait remarquer le communiqué, le Fonds central des Nations Unies pour les interventions d'urgence (CERF) a donné 500.000 dollars à l'OIM pour qu'elle puisse fournir aux Tchadiens de retour de Libye et du Soudan un moyen de transport vers leurs destinations finales.

2 mai 2013

Source : MAP

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