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GB: Cameron serre la vis à l'immigration pour contrer le parti nationaliste

GB: Cameron serre la vis à l'immigration pour contrer le parti nationaliste
Le gouvernement britannique du conservateur David Cameron, sous pression de son aile droite et du parti populiste anti-européen UKIP, a annoncé mercredi un nouveau tour de vis en matière d'immigration, présenté comme une priorité de son agenda législatif dévoilé par la reine au Parlement.

Le Royaume-Uni veut "s'assurer qu'il attire des gens qui contribuent" à la vie du pays "et fermer la porte aux autres", a déclaré la reine Elisabeth, venue en carrosse jusqu'à Westminster, selon un rituel immuable, pour lire aux parlementaires la feuille de route de l'exécutif.

Le gouvernement entend ainsi introduire des mesures encadrant l'accès des immigrés au service public de santé et obligeant les visiteurs de passage au Royaume-Uni à s'acquitter d'une contribution quand ils se font soigner.
Il veut aussi empêcher les clandestins d'obtenir un permis de conduire, augmenter les amendes des entreprises qui emploient des immigrés au noir et demander aux propriétaires de vérifier que leurs locataires étrangers ont des papiers en règle.
Après les innombrables tentatives pour extrader l'islamiste jordanien Abou Qatada, une saga qui ulcère l'opinion, le gouvernement entend également restreindre les recours possibles contre les expulsions. Les résidents étrangers condamnés pour des crimes graves devraient aussi être expulsés sauf "circonstances exceptionnelles".
Les conservateurs avaient promis en prenant le pouvoir en 2010 de limiter l'immigration et le gouvernement assure l'avoir déjà réduite d'un tiers, en durcissant notamment l'octroi des visas.
Mais l'accent mis mercredi sur ce dossier a été perçu comme une réponse à la poussée depuis plusieurs mois de l'Ukip, le parti nationaliste et anti-européen, contre laquelle les Tories, par ailleurs impopulaires à cause de leur politique d'austérité, cherchent une parade.
La semaine dernière, lors d'élections locales à valeur de test à deux ans des législatives, l'Ukip, qui a fait de l'immigration son cheval de bataille, a confirmé qu'il était désormais un acteur politique incontournable: il a remporté en moyenne 25% des suffrages dans les circonscriptions où il présentait des candidats.
Selon un sondage publié mercredi, ce parti recueille actuellement 16% des intentions de vote au niveau national et arrive en troisième position devant les Libéraux-Démocrates, partenaires de la coalition gouvernementale.
"Ce discours est plus destiné à trouver une parade contre l'Ukip et à calmer la colère des députés (conservateurs) de base qu'à tracer un programme législatif pour remettre la Grande-Bretagne sur les rails", a dénoncé le syndicat Unite, au vu des projets du gouvernement.
La percée de l'Ukip a mis aussi la pression sur David Cameron sur un autre front, en attisant le débat sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, qui déchire régulièrement les conservateurs.
Pour la première fois, une figure des Tories, Nigel Lawson, s'est prononcée publiquement mardi pour une sortie des instances européennes, estimant que la Grande-Bretagne en retirerait un réel bénéfice économique.
Cet ancien ministre des Finances de Margaret Thatcher a jugé que la promesse de Cameron de renégocier les conditions de l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE, puis de les soumettre ensuite à référendum d'ici 2017, ne lui permettrait que d'obtenir des concessions "mineures" de Bruxelles.
Les conservateurs se "creusent la tête pour savoir comment répondre à la percée de l'Ukip", a commenté le vice-Premier ministre, le libéral-démocrate et europhile Nick Clegg.
Mais la déclaration de M. Lawson a ravi les eurosceptiques qui voudraient que le gouvernement introduise au plus vite un projet de loi permettant d'organiser ce référendum.
Cette option a aussi visiblement les faveurs de l'opinion: d'après un sondage paru dans le Times, 46% des Britanniques sont prêts à quitter l'UE contre 35% d'avis contraire.
David Cameron a jusqu'à présent résisté aux pressions pour avancer la date du référendum et le "discours du trô ne", prononcé mercredi par la reine devant le Parlement, ne comportait aucune référence explicite à l'Europe.
08 Mai 2013
Source : AFP

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