Une conférence sur le rôle des migrants dans le développement de la région MENA (Moyen orient et Afrique du nord) s'est ouverte lundi dans la banlieue nord de Tunis.
La conférence est organisée par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Le secrétaire d'Etat à l'émigration et des Tunisiens à l'étranger, Houcine Jaziri, a affirmé à l'ouverture des travaux que la mobilisation des compétences établies à l'étranger nécessite de grands efforts de coordination avec les parties étrangères, relevant l'adhésion de la Tunisie dans le processus des négociations pour un partenariat d'émigration avec l'Europe, dont la liberté de circulation demeure le point central. Le responsable a expliqué que l'adhésion de la Tunisie au processus de l'émigration pour le développement vise essentiellement à faire de cette activité et particulièrement l'émigration des compétences, un facteur de coopération internationale. Il a indiqué que l'objectif est de consacrer les fondements d'un développement participatif dont les bienfaits concernent tout autant la Tunisie que les pays d'accueil. La Tunisie veille à tirer profit des potentialités économiques et scientifiques à travers la promotion de législations qui répondent à la volonté exprimée après la révolution par les compétences tunisiennes établies à l'étranger de participer à l'effort de développement de la Tunisie. Il a été décidé aussi l'adoption de mesures fiscales qui encouragent le transfert des technologies de pointe, la création de projets productifs et de projets dans des secteurs à forte rentabilité dans le cadre de partenariat avec des entreprises étrangères. Selon El Jaziri des efforts seront déployés en vue d'intensifier les relations avec des associations de compétences tout en veillant à la création d'associations spécialisées de manière à pouvoir recenser les compétences scientifiques tunisiennes établies à l'étranger et la mise en place de réseaux des compétences nationales. Selon des statistiques établies par le secrétariat d'Etat chargé des tunisiens à l'étranger, nous comptons 2,2 millions de Tunisiens établis à l'étranger, soit un dixième de la communauté nationale. En 2012, le nombre d'étudiants poursuivant leurs études à l'étranger est 57 mille étudiants, parmi lesquels seuls 10% reviennent en Tunisie. Selon la même source plus de 83 mille cadres et 51 mille de promoteurs privés résident en Europe (57,5%) et en Amérique du Nord (22%). Les enseignants universitaires (29%) et les chercheurs (27%) occupent la première place parmi les tunisiens résidant à l'étranger. M. Jaziri a aussi passé en revue les motifs de la fuite des cerveaux citant les stratégies de certains pays pour attirer les compétences scientifiques, l'absence de conditions matérielles adéquates dans les pays d'origine, la difficulté pour les compétences nationales de trouver un emploi sur le marché local, l'absence d'un climat adéquat de recherche scientifique, les entraves bureaucratiques, la corruption et la restriction des libertés en matière de recherche et de créativité. La directrice régionale adjointe du bureau des nations unies pour la population pour la région arabe Sew Lun Genevieve AH-SUE, a souligné l'importance de la thématique posée par la conférence particulièrement en ce qui concerne la catégorie des jeunes dans la mesure où la question "jeunes, émigration et développement" est le thème de la journée internationale de la jeunesse qui sera célébrée le 12 août prochain. La responsable onusienne a aussi souligné qu'on ne peut séparer l'émigration du développement particulièrement à la lumière de la conjoncture économique et sociale actuelle. Elle a ajouté que la liberté de circulation reste au centre des droits de l'Homme quelque soit les répercussions économiques et sociales de l'exercice de cette liberté.
13 mai 2013
Source : TAP