dimanche 24 novembre 2024 18:33

La Kafala: Mme Hakkaoui plaide pour une approche complémentaire Etat-société civile-privé

La ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, Mme Bassima Hakkaoui a indiqué que la kafala (prise en charge) des enfants abandonnés au Maroc nécessite une approche complémentaire entre les pouvoirs publics, la société civile et le secteur privé.

Intervenant mardi soir à Fès lors d'un colloque international sur la kafala des enfants abandonnés dans les pays islamiques et les pays d'immigration, sous le thème "pour un avenir assuré à nos générations montantes", Mme Hakkaoui a indiqué que la problématique des enfants abandonnés nécessite trois approches : un travail de prévention, un effort sur le plan juridique et la "production de la connaissance".
Pour le succès de ces approches, elle a présenté plusieurs propositions à même de servir la cause de la kafala et la protection des enfants abandonnés, notamment l'encouragement des services d'assistance sociale pour résoudre les problèmes liés aux conflits de famille, le soutien aux centres d'aide aux femmes en difficulté pour lutter contre l'abandon des enfants, la protection des jeunes filles employées de maison et des enfants victimes d'agression physique et sexuelle, en plus de la dynamisation du Fonds de solidarité avec les enfants victimes de divorce.
La ministre a plaidé pour la simplification des procédures de prise en charge des enfants abandonnés pour les familles remplissant les critères définis par le législateur, et l'élaboration d'une cartographie des établissements en charge des enfants privés de famille pour faciliter la kafala de ces enfants, insistant également sur la nécessité de l'encouragement des études et recherches sur l'enfance, en particulier les enfants abandonnés, à travers notamment la création d'un système d'information, ainsi que sur l'évaluation des programmes des associations et institutions en charge de l'accueil des enfants abandonnés.
Elle a considéré que ces propositions pourraient contribuer à lutter contre le phénomène de l'abandon des enfants et l'encouragement de la kafala en tant qu'action sociale, religieuse et humanitaire de grande importance, dans un contexte marqué par une mondialisation galopante et la traite des êtres humains, notamment les mineurs.
De son côté, le président de l'université Al Quaraouiyine, Mohamed Rouki a indiqué que la législation de l'islam abonde de textes et d'avis sur les enfants, lesquels ont été détaillés par le fiqh, appelant à l'adaptation de cette législation au contexte et aux expériences vécues par les pays islamiques.
La séance d'ouverture de ce colloque a été marqué par l'hommage rendu à Mme Hakkaoui pour son action au service de la femme et de l'enfance.
Initié par le centre des études et de recherche sur les questions de la famille et de la femme et le groupe de recherche sur les questions de la femme et de l'enfant relevant de la faculté de la chariâ de Fès, ce colloque réunit une pléiade de magistrats, d'experts et des académiciens de plusieurs pays, dont l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, l'Algérie et le Liban.
Les participants à ce colloque traiteront durant deux jours de plusieurs axes dont "l'enfance abandonnée dans l'Islam", "l'islam meilleur kafil de l'enfant", "les droits de l'enfant abandonné à la lumière de la charia" et "les enfants marocains abandonnés dans les pays d'immigration et le risque de la christianisation".
Organisé en partenariat avec l'université Al Quaraouiyine, le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger et l'Organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (ISESCO), ce colloque prévoit la projection de films documentaires, la présentation de témoignages de la société civile sur la protection de l'enfance abandonnée ainsi que par l'organisation d'un salon du livre.
15 mai 2013
Source : MAP

Google+ Google+