"Les liens frontaliers Sud-Sud : la migration transnationale entre le Maroc et les Iles Canaries", est l'intitulé d'un ouvrage présenté, mercredi soir à Las Palmas aux îles Canaries, en présence d'une pléiade d'intellectuels et d'universitaires.
L'ouvrage, codirigé par Dirk Godenau et Juan Salvador Leon Santana, deux professeurs de l'Université de La Laguna de Tenerife (ULL), s'inspire d'un projet de recherche scientifique sur "les activités transnationales des migrants dans les régions frontalières et leur contribution au développement local des régions d'origine : le cas des Marocains aux Iles Canaries".
Cette recherche a été menée par une équipe de l'Observatoire de l'Immigration de Tenerife (OBITEN) et par plusieurs professeurs de l'Université de La Laguna avec le financement du gouvernement canarien.
L'ouvrage de 240 pages regroupe des enquêtes menées auprès de 400 immigrés marocains établis dans l'Archipel ainsi qu'auprès de leur famille vivant dans les régions de Souss Massa Drâa et Guelmim-Es Smara, zones d'où proviennent 50 pc de l'ensemble de la communauté africaine établie dans l'Archipel.
Même si elle est une région voisine du Maroc, les Iles Canaries n'ont pas constitué une destination principale de l'immigration marocaine au cours de la deuxième moitié du 20ème siècle et du début du XXIè siècle, soulignent les auteurs de l'ouvrage, notant cependant que "malgré son poids mineur sur le plan quantitatif, la récente intensification de l'immigration marocaine aux Iles Canaries a des antécédents historiques qui ont permis la création de liens migratoires entre les Iles orientales (Fuerteventura, Lanzarote et Grande Canarie) et plusieurs régions du Royaume".
L'ouvrage se veut un travail réalisé selon une approche et une projection internationale, en faisant inclure des territoires les plus proches et qui sont les régions d'origine de l'immigration marocaine la plus récente aux Canaries.
La publication, qui s'articule principalement autour des activités transnationales de ces immigrés, met l'accent sur les liens économiques, sociaux et culturels que la mobilité de personnes provenant de ces régions est en train de générer et souligne l'importance de l'Archipel canarien dans le contexte international de la mobilité géographique de la population.
A l'issue de la cérémonie de présentation du livre plusieurs Marocains établis dans l'Archipel, notamment des hommes d'affaires, des acteurs de la société civile et des jeunes, ont été invités par l'assistance à présenter leurs témoignages sur le degré de leur intégration dans la société canarienne.
Ont assisté notamment à cette cérémonie le Consul général du Maroc à Las Palmas, Ahmed Moussa, la responsable du Département de l'Action extérieure au sein du Cabildo de Tenerife Carmen Delia Herrera, un représentant de l'institution Casa Africa qui a abrité l'évènement et des membres d'associations de Marocains résidant dans l'Archipel et dont le nombre est estimé, selon des sources consulaires, à quelque 34.000 personnes vivant principalement en Grande Canarie, Fuerteventura, Lanzarote et Tenerife.
16 mai 2013
Source : MAP