jeudi 4 juillet 2024 22:18

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Les compétences marocaines à l'étranger, un pont important entre le Nord et le Sud

Les compétences marocaines à l'étranger, dont le nombre est estimé à quelque 500.000 personnes, représentent un pont important entre le Nord et le Sud à même de faciliter le transfert du savoir scientifique et, technologique et des initiatives de développement vers les pays du grand Maghreb et du continent africain, a souligné, jeudi à Salé, le ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des Marocains à l'étranger, Abdellatif Maâzouz.

Cette vision se trouve au cœur de la stratégie future du Maroc en matières de développement et de migration, étant donné que l'immigration joue le rôle de "trait d'union solide et de levier humain fondamental pour un développement économique et humain bénéfique pour nos peuples et pour tisser des liens plus forts entre le Maroc et ses partenaires", a-t-il précisé à l'ouverture des travaux de la 6ème Conférence internationale sur la migration et le développement (journée des politiques publiques).

Le ministre a plaidé, à cette occasion, pour une meilleure exploitation de ce "capital commun" entre le Maroc et les pays d'accueil constitué de près de 5 millions de Marocains résidant à l'étranger (MRE), en leur permettant de vivre dans des conditions en harmonie avec les fondamentaux aussi bien de leur pays d'origine que de ceux d'accueil, en préservant leurs droits et leur dignité, en les protégeant contre les effets négatifs des crises économiques, en leur permettant d'exprimer leurs talents artistiques et en leur préparant les bonnes conditions de retour à leur pays d'origine au cas où ils le souhaiterait.

M. Maâzouz a estimé que cette démarche est de nature à faire des politiques migratoires des outils au service du développement durable conjoint, faisant savoir à ce propos que le Maroc, mondialement reconnu pour son rô le agissant en matière de gestion des affaires liées à la migration, en tant que pays émetteur, récepteur et de transit, est en train d'élaborer une stratégie nationale pour la gestion des questions de migration et des émigrés marocains à l'horizon 2030.

Pour sa part, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, Lahcen Daoudi, a évoqué la problématique de la fuite des cerveaux vers les pays riches et industrialisés, appelant à une organisation du phénomène migratoire sur la base d'une approche bénéfique pour les pays émetteurs et récepteurs et où ces derniers participeraient à la formation des compétences au sein des pays d'origine au lieu de se contenter uniquement de les attirer vers eux.

Il a indiqué, dans ce sens, que 18 pc des lauréats des grandes écoles au Maroc choisissent d'émigrer à l'étranger, estimant nécessaire la mise en place d'un nouveau cadre juridique à même de permettre au Maroc de tirer profit de ses compétences scientifiques et techniques qui ont accumulé une grande expérience à l'étranger, notamment dans le domaine universitaire.
Simon Gray, directeur du Département Maghreb et chef du Bureau de la Banque Mondiale (BM) au Maroc, a relevé que la mobilité des migrants et leur participation au processus de développement des pays d'origine et d'accueil est une question compliquée mais nécessaire à évoquer pour inciter les décideurs politiques à améliorer la gestion du phénomène migratoire, notamment entre le Nord et le Sud.

Il a souligné que la capacité du Royaume, premier pays du Sud à abriter cette Conférence internationale, à tirer profit de ses compétences à l'étranger est tributaire de l'assimilation des axes thématiques qui seront développés lors de cette rencontre, affirmant que le BM offre son soutien à ses partenaires dans ce domaine également en facilitant l'établissement de liens entre les décideurs et les chercheurs dans ce domaine.

La 6ème Conférence internationale sur la migration et le développement (du 16 au 19 mai) est organisée, sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, par la Banque mondiale, le ministère chargé des MRE, le Centre de Marseille pour l'intégration en Méditerranée (CMI), l'Agence française de développement (AFD) et le Center for Global Développent.

Cet évènement, qui se tient pour la première fois au Maroc, réunit plus d'une centaine d'experts du monde entier pour débattre et échanger des données et des expériences relatives à l'un des enjeux majeurs du 21ème siècle : l'apport de la migration en matière de développement économique, social et politique des pays d'origine et d'accueil.

La première journée, qui se tient à Rabat, est dédiée aux politiques publiques. Elle s'articule autour de cinq axes dont les thématiques sont "les profils migratoires et types de migration", "l'exploitation des données relatives à la migration", "la contribution des diasporas", "la migration de retour et la réintégration" et "la mobilité des travailleurs : cas des professionnels de la santé".

Dans le même cadre, deux journées d'études sont prévues à Ifrane et seront consacrées à la conférence scientifique. A cette occasion, les experts internationaux présenteront aux représentants de la communauté scientifique et des pouvoirs publics leurs travaux et leurs recherches relatifs à plusieurs thématiques, dont "émigration et institutions", "migration et réseaux sociaux", "déterminants de la migration internationale", "migration et développement dans la région MENA", "économie politique de l'immigration" et "migration et mondialisation".

Cette 6ème conférence internationale a pour principaux objectifs d'analyser les politiques publiques en matière de migration, les perspectives et les défis de la mobilité migratoire, les déterminants de la migration potentielle, le transfert de savoir-faire, l'influence politique, économique et sociologique des migrants ainsi que l'émergence des réseaux.
16 mai 2013

Source : MAP

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