Habiter en Zone urbaine sensible (ZUS) et être immigré représente un double handicap sur le marché de l'emploi, indique une étude de la Dares (institut de statistiques du ministère du Travail) publiée mercredi. En 2007, deux tiers des personnes de 15 à 59 ans résidant en ZUS étaient actives contre les trois quarts hors ZUS, cette différence étant encore plus marquée chez les femmes (respectivement 59,5 % et 70,3 %).
Les ZUS, soit 751 quartiers prioritaires caractérisés par la présence de grands ensembles, ou par un habitat dégradé ou par un déséquilibre accentué entre habitat et emploi, comptent plus de jeunes parmi leurs habitants (37,7 % de moins de 30 ans contre 31,2 % ailleurs) et beaucoup plus d'immigrés (23,6 % contre 3,7 % ailleurs). Sur la période 2004-2007 en ZUS, le taux de chômage chez les actifs (18,6 %) était deux fois plus élevé que celui observé hors ZUS.
Si 48,4% des hommes immigrés vivant dans ces quartiers avaient un emploi, le taux passait à 53,7 % chez les non-immigrés, contre respectivement 61,2 % et 69 % hors zones sensibles. Entre 2004 et 2007, le taux d'actifs sans aucun diplôme était de 28,8 % en ZUS contre 14,1 % hors ZUS. Employés et ouvriers, deux catégories socioprofessionnelles deux fois à trois fois plus touchées par le chômage que les cadres, professions intermédiaires ou indépendants, représentaient 69 % des actifs en ZUS, contre 52,6 % hors ZUS.
L'étude indique également que les diplômes protègent moins bien les actifs en ZUS qu'ailleurs, le bac ne réduisant par exemple que d'un tiers en moyenne le risque de chômage, alors que cette réduction est proche de la moitié hors ZUS. Quant aux actifs avec bac+3, leur taux de chômage est de 11,6 en ZUS contre 6,1 % hors ZUS. Cette différence de situation est encore plus marquée selon l'origine : détenir un bac pour un non-immigré habitant en ZUS réduit de 40 % les risques de chômage par rapport à une personne sans diplôme, mais seulement de 12 % pour un immigré.
Source : Le Point.fr