dimanche 24 novembre 2024 19:53

France : Les difficultés du rapatriement de corps au Maroc mis en scène dans un film

Le rapatriement d'une dépouille de la France vers le Maroc peut s’avérer parfois très complexe, surtout quand le défunt n’a pas contracté, de son vivant, une assurance décès. Un Franco-Marocain a eu la brillante idée de mettre en scène cette réalité dérangeante pour la communauté MRE. Le film est même en compétition au Festival de Tripoli, au Liban, à partir du 24 avril.

« Le voyage dans la boite », un court métrage du Franco-marocain Amine Sabir, sur les difficultés du rapatriement de défunts entre la Corse et le Maroc.

Le Festival du film de Tripoli ouvrira ses portes le jeudi 24 avril prochain. Parmi les films en compétition: « Le voyage dans la boite », un court métrage qui parle des difficultés liées au rapatriement de défunts, notamment entre la Corse et le Maroc.

Le film raconte l’histoire d’un jeune marocain résidant à Paris, Abdelkrim, qui arrive urgemment en Corse pour rapatrier, au Maroc, la dépouille de son ami décédé. La démarche qu’il envisageait toute simple se complique quand la banque lui annonce que son défunt ami, de son vivant, n’avait pas souscrit une « assurance rapatriement ». Il faudra alors coûte que coûte trouver l’argent nécessaire pour régler la situation dans les plus bref délais, au moment où la famille du défunt restée au pays s’impatiente.

Faire jouer de « vrais Marocains qui ne sont pas des acteurs » pour mieux ressortir la réalité de la situation

Le réalisateur n’est autre qu’Amine Sabir, un étudiant franco-marocain issu de la filière cinéma / audiovisuel de l'Université de Corse et du Groupement de Recherches et d'Essais Cinématographiques (G.R.E.C). Il a voulu retracer une réalité par laquelle passent de nombreux MRE, dont les ressources financières sont limitées. « J'ai passé plusieurs mois avec les Marocains de Bastia et j'ai vu cette difficulté, notamment l'absence d'assurance pour certains défunts, qui complique les démarches. J'ai préféré traiter ça en fiction », explique–t-il.

Pour bien faire ressortir l’aspect « réalité », le jeune réalisateur franco-marocain a choisi de faire jouer de « vrais Marocains, qui ne sont pas des acteurs », tient-il à préciser. On est donc dans une mise en scène d’une situation réelle avec le type de personnes qui y seraient confrontées en réalité. « C'est l'intérêt du film », dit-il. « Ce dont je voulais aussi parler c’est la solidarité. Même quand il y a des problèmes, des gens se mobilisent, ils peuvent aider, se cotiser, pour envoyer le cercueil au pays », explique Amine Sabir dans un reportage de France 3.

« Le voyage dans la boite » a déjà été plusieurs fois diffusé en France, notamment au Festival international du Court Métrage de Clermont-Ferrand en février dernier. A Tripoli, le film concourt dans la catégorie « Best Short Fiction ». 

22/4/2014, Ristel Tchounand

Source : Yabiladi

 

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