Le Pavillon marocain à la 14e Exposition internationale d'architecture de la Biennale de Venise, prévue du 7 juin au 23 novembre prochain, a été présenté mercredi soir lors d'une conférence de presse à l'institut du Monde arabe (IMA) en présence notamment du président de cette institution, Jack Lang, et du Commissaire scientifique du Pavillon du Maroc, Tarik Oualalou.
La Biennale de Venise est l'évènement le plus important de la scène architecturale mondiale. Durant six mois, des milliers de professionnels, journalistes, responsables institutionnels, maîtres d'ouvrages publics et privés, vont se croiser sur la lagune au fil des expositions, conférences, colloques et soirées événementielles.
Dans une déclaration à la MAP, M. Oualalou a indiqué que le Maroc participe pour la première fois à cet événement culturel, le plus important au monde, et dont la 14e édition sera placée sous la direction générale de Rem Koolhaas distingué par le Prix Pritzker en 2000.
Le thème général de la biennale de Venise, "Les Fondamentaux 1914-2014", explore l'histoire de l'architecture du 20e siècle. "On s'est intéressé à la voie du Maroc dans cette histoire", a-t-il relevé, rappelant que la contribution du Royaume dans ce sens est d'avoir été un territoire d'invention, d'accueil et d'expérimentations radicales.
Le pavillon marocain présente la grande histoire de l'architecture dans le pays en prenant un bâtiment par décennie de 1914 à 1984, à l'exception de la décennie 1944, ayant coïncidé avec la deuxième Guerre mondiale où il y a eu peu de production architecturale. Ces modèles architecturaux sont montrés tels qu'ils étaient et tels qu'ils sont devenus, a expliqué M. Oualalou, faisant remarquer que le génie marocain a voulu qu'ils se fassent et de faire en sorte qu'ils se transforment et qu'ils soient métabolisés.
"Pour montrer que cette tradition d'invention ne commence pas en 1914 et ne s'arrête pas avec la colonisation, on considère que c'est le territoire qui porte ce processus", a-t-il dit, soulignant que cette tradition continue jusqu'à aujourd'hui.
Pour la faire revivre, huit architectes contemporains marocains et étrangers ont été invités pour réfléchir sur la manière d'habiter le désert, un territoire au cœur de l'identité marocaine mais qui a été ignoré de la réflexion culturelle, a-t-il indiqué.
Ces architectes ont été invités à se poser la question: Comment habiter l'inhabitable? Leurs réponses ont été complètement différentes, a relevé M. Oualalou, faisant remarquer qu'ils ont été mis en face de la grande trajectoire historique: D'un côté l'histoire, de l'autre côté l'avenir, d'un côté la ville, de l'autre côté le désert pour montrer que la contribution du Maroc s'inscrit dans le passé et l'avenir.
De son côté, M. Talbi El Idrissi, conseiller culturel près l'ambassade du Maroc en France, a indiqué que l'architecture marocaine, réputée par ses qualités et ses particularités, est un style qui a pu parfaitement s'adapter aux autres styles contemporains, tout en préservant son caractère authentique.
"Avec sa participation pour la première fois à cette grande aventure architecturale, le Maroc montre comment le génie de sa tradition a pu et a su absorber toutes les influences architecturales pour en faire la matrice des projets modernes et à venir", a-t-il dit.
Pour lui, préserver un patrimoine architectural millénaire et apporter sa contribution à une architecture contemporaine partagée, sont les défis que le Pavillon du Maroc se propose de montrer à travers une riche expédition qui met en parallèle une temporalité historique et une nouvelle trajectoire qui prend naissance dans le moment contemporain.
Le Maroc développe dans son pavillon un thème autour de sa contribution unique à la grande aventure architecturale du XXe siècle. Au-delà d'avoir été une terre d'accueil, le Maroc a surtout été un territoire d'exploration, un véritable laboratoire pour le Projet Moderne, selon les organisateurs.
24 avr. 2014
Source : (MAP)