Le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a plaidé, mardi, pour "des alternatives légales" aux périlleuses traversés en mer, au lendemain du naufrage d'un bateau d'immigrés entre les côtes libyennes et l'île italienne de Lampedusa.
"Nous exhortons les gouvernements à fournir des alternatives légales aux périlleuses traversées afin d'assurer que les personnes désespérées en quête de refuge puissent trouver la protection et l'asile", a déclaré le porte-parole du HCR, Adrian Edwards lors d'un briefing à Genève.
Ces alternatives, a-t-il précisé, devraient inclure la réinstallation, l'admission pour des motifs humanitaires et un accès facilité au regroupement familial.
L'agence de l'ONU a également exhorté les gouvernements à "ne pas recourir à des mesures dissuasives ou punitives comme la détention pour les personnes qui recherchent la sécurité".*
Selon le HCR, plus de 170 personnes ont déjà péri en mer en 2014 dans leur tentative de rejoindre l'Europe, au large de la Grèce, de la Libye, de l'Italie et dans les eaux internationales.
Lundi, au moins 17 personnes se sont noyées après le naufrage d'un bateau dans les eaux internationales, à quelque 80 kilomètres au nord-ouest de Tripoli et à 160 kilomètres au sud de Lampedusa. Parmi les personnes décédées, il y avait 12 femmes, trois enfants et deux hommes.
"La tragédie d'hier est la toute dernière d'une série de naufrages survenus au large des côtes libyennes ces 15 derniers jours, au cours desquels 121 personnes auraient trouvé la mort lors de trois accidents distincts", a indiqué le porte-parole.
Le HCR s'est dit inquiet qu'"un nombre croissant de demandeurs d'asile et de réfugiés effectuent la traversée sur des bateaux impropres à la navigation, souvent aux mains de passeurs sans scrupule".
Depuis l'automne dernier, l'Italie a engagé une vaste opération de secours aux migrants après deux naufrages ayant fait plus de 400 morts près de Lampedusa et l'île de Malte.
D'après les autorités, plus de 36.000 personnes sont arrivées sur les côtes italiennes depuis le début de l'année, dont des dizaines de milliers sauvés par l'opération.
"L'Europe nous laisse seuls, il n'est pas possible de sauver des Etats, des banques, puis de laisser mourir des mères avec leurs enfants", a affirmé le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, qui a vivement critiqué le manque d'implication de l'Union européenne face à ce phénomène.
Plus de 20.000 immigrés sont morts noyés ces 20 dernières années en tentant de traverser la Méditerranée, selon des ONG de défense des droits de l'Homme.
13 mai 2014
Source : MAP