lundi 25 novembre 2024 15:03

France: une ministre accusée d'un nouveau dérapage sur l'identité nationale

Une ministre proche du président français Nicolas Sarkozy a été accusée mardi d'un nouveau dérapage dans le débat sur l'identité nationale après avoir exigé des jeunes musulmans français qu'il se sentent français, trouvent un travail et cessent de porter "la casquette à l'envers".

"On ne fait pas le procès d'un jeune musulman. Sa situation, moi je la respecte. Ce que je veux, c'est qu'il se sente français lorsqu'il est français", a déclaré lundi soir la secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano, interrogée sur la compatibilité de l'islam avec la République lors d'un débat dans les Vosges (est de la France)

"Ce que je veux, c'est qu'il aime la France quand il vit dans ce pays, c'est qu'il trouve un travail, et qu'il ne parle pas le verlan (argot consistant à inverser les syllabes des mots, ndlr). C'est qu'il ne mette pas sa casquette à l'envers. C'est qu'il essaye de trouver un boulot, et qu'on l'accompagne dans sa formation", a-t-elle poursuivi.

Alors que le débat en France sur l'identité nationale, lancé le 25 octobre à quelques mois d'élections régionales, a été plusieurs fois dénoncé comme opportuniste et propice aux dérapages racistes, les réactions politiques ne se sont pas fait attendre.

Des dirigeants de l'opposition et l'association SOS Racisme ont dénoncé mardi une "conception ethnique de la nation" et un "nouveau dérapage".

"C'est très grave, parce que cela confirme le regard caricatural de plusieurs membres du gouvernement sur la jeunesse de ce pays, avec des amalgames invraisemblables sur les jeunes musulmans", a déclaré à l'AFP le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon.

"Après le voile et la burqa, haro sur les casquettes!", a renchéri Djamila Sonzogni au nom des Verts.

"Nul dans ce pays n'est plus français qu'un autre!" se sont indignés les jeunes socialistes, exigeant la démission de Mme Morano et "l'arrêt immédiat" du grand débat national, contesté jusque dans les rangs de la droite.

De son côté, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) s'est "alarmée" des propos tenus par Nadine Morano jugeant "intolérable que le débat sur l'identité nationale soit prétexte à la libération des préjugés dans l'arène politique".

Source : Le Temps.ch

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