La troisième rencontre régionale "Marocaines d'ici et d'ailleurs", placée sous le thème "Marocaines de l'Afrique sub-saharienne: trajectoires et défis", aura lieu les 20 et 21 septembre courant à Dakar, à l'initiative du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).
Cette conférence, qui verra la participation d'un aréopage de responsables, acteurs sociaux, chercheurs et spécialistes dans les domaines juridique, politique et social, vise ç apporter un éclairage sur l'apport des femmes marocaines dans la migration sud-sud, expliquent les organisateurs.
Et de poursuivre que cette rencontre se propose également de combler les lacunes en termes de connaissances et d'enjeux, dans l'optique d'identifier les actions pertinentes à entreprendre, par le Maroc et les pays de résidence, afin de mieux répondre, individuellement ou collectivement, à la question des droits fondamentaux des migrants marocaines.
L'événement s'inscrit en droite ligne de la démarche du groupe de travail "approche genre et nouvelles générations" du CCME, prônant le rapprochement des communautés expatriées, à travers l'organisation de rencontres régionales avec les femmes marocaines d'Europe, des Amériques, d'Afrique et des pays arabes.
La conférence de Dakar fera ainsi suite à celle tenue à Bruxelles, les 18 et 19 décembre 2010, et à une seconde rencontre régionale tenue les 14 et 15 mai 2011 à Montréal (Canada).
Compte tenu du rôle de plus en plus important des femmes dans l'immigration marocaine et face aux problématiques qui leurs sont spécifiques, ce groupe de travail avait initié en 2008 et 2009 à Marrakech, deux rencontres internationales labellisées "Marocaines d'ici et d'ailleurs", qui ont eu pour but d'établir un état des lieux minutieux de la migration féminine marocaine, de faciliter l'échange entre les femmes du Maroc et celles issues de l'immigration, et de soulever des problématiques communes, notamment la discrimination et les inégalités sur le plan juridique. Ce processus devra s'achever par l'organisation d'une rencontre au niveau du monde arabe.
L'histoire de la migration entre le Maroc et l'Afrique sub-saharienne, particulièrement l'Afrique de l'ouest, est millénaire, rappellent les organisateurs, ajoutant que le Sénégal, le Mali et le Soudan ont été, depuis le 19ème siècle, des destinations privilégiées pour des raisons économiques (commerce caravanier) mais aussi religieuses.
Au 20ème siècle, les destinations se diversifient et les Marocains(es) s'installent aussi en Côte d'Ivoire, au Gabon, en Guinée, en Afrique du Sud. La communauté marocaine se diversifie également en accueillant de nouvelles composantes, dont les femmes, les étudiants et les entrepreneurs, indique la même source.
Et de faire observer que cette communauté compte aujourd'hui environ 10.000 personnes, soit 0,17 pc de la communauté marocaine du monde, avec un taux de féminisation de 34,66 pc.
Originaires, en grande partie, des grandes villes du Royaume (Fès, Casablanca, Meknès, Marrakech), ces migrantes sont installées au Sénégal, en Côte d'Ivoire, au Mali, au Cameroun, au Gabon, en Guinée, en Afrique du Sud, au Bénin et au Burkina Faso.
Ces trois dernières décennies, cette population a connu des mutations profondes, dont un enracinement et une féminisation croissants, ont-ils relevé, déplorant le très peu de travaux scientifiques permettant d'appréhender ces mutations et de s'intéresser aux migrantes marocaines dans cette zone, au moment où les recherches en matière migratoire se sont focalisées sur l'Europe qui accueille près de 80 pc de la communauté marocaine à l'étranger.
Et de faire constater que de plus en plus de femmes partent, de manière indépendante, en Afrique sub-saharienne à la recherche de conditions économiques meilleures, certaines réussissant brillamment leur intégration économique, sociale et politique tandis que d'autres se retrouvent dans des situations difficiles où elles ne peuvent pas faire prévaloir leurs droits.
Dans ce sillage, ils ont estimé que les problématiques de l'immigration féminine marocaine en Afrique subsaharienne diffèrent d'un pays à l'autre en fonction de l'histoire, des contextes socio-culturels, des législations nationales et des coopérations bilatérales lorsque celles-ci existent, notant que des événements tels que le mariage, le divorce, l'héritage et la nationalité posent encore plusieurs problèmes.
5 Sept 2013
Source : MAP