jeudi 26 décembre 2024 11:55

En vue de la rencontre Écotones 2 : expériences des migrations et des transformations dans les écotones

Cette rencontre s’inscrit dans un cycle de colloques sur la notion d’« écotone ». Le terme est initialement utilisé en géographie physique pour désigner des espaces de transition entre deux (ou davantage) environnements écologiques.

L’objectif est ici de revisiter cette métaphore écologique afin d’éclairer sous un nouveau jour les dynamiques de transformations inhérentes aux changements écologiques, aux migrations, installations, formations diasporiques ou aux émergences de cultures hybrides et ce tant sous l’angle des sciences sociales que des études littéraires.

Les écotones peuvent être analysés par le filtre des effets qu’ils peuvent avoir sur les personnes et les objets qui les occupent ; des liens qu’ils entretiennent avec les espaces qu’ils mettent en relation ; des processus de transformation qu’ils induisent. Ce second colloque a pour objectif de poursuivre cette exploration conceptuelle et empirique en prenant pour objet les subjectivités migrantes et la façon dont elles interagissent avec les écotones.

Axes thématiques

Nous sommes particulièrement (mais pas exclusivement) intéressés par les thèmes suivants :

-Les routes migratoires sont lieux de rencontre le long desquelles l’expérience de la migration se forme et transforme l’identité et l’auto-perception des migrants.

-Les récits de la migration : qu’ils soient spontanés, artistiques ou qu’ils soient suscités par l’administration pour une demande d’asile ou tout simplement par les journalistes et chercheurs, les migrants produisent des récits de leur propre migration. Ces récits mettent en cohérence une série de souvenirs et d’impressions éparses. Ils sont un ordre reconstruit pour convaincre, émouvoir ou répondre aux attentes d’un auditeur.

-Les espaces d’attente de la migration : les trajectoires migratoires sont de plus en plus complexes. Les politiques migratoires restrictives des États de destination forcent les migrants à demeurer pour des périodes plus ou moins longues sur des lieux où ils n’avaient pas initialement choisi de s’installer. Ces lieux peuvent prendre diverses formes, que ce soit des camps informels tels celui de Calais, des camps gérés par le HCR ou encore des zones urbaines en pays de transit. Ce sont des lieux contemporains ou encore de lieux historiques qui portent encore les traces des installations plus ou moins temporaires.

-Les frontières sont à la fois des espaces de ruptures et de suture où les statuts des personnes sont redéfinis en fonction des impératifs administratifs et où les identités et subjectivités des migrants sont marquées par les changements de territoires et de catégories.

-Les espaces nodaux des diasporas, produits par l’interconnexion des liens transnationaux, transforment les lieux dans lesquels ils s’inscrivent (que ce soient des quartiers urbains, des espaces insulaires, des édifices religieux ou des marchés locaux…), en espaces où qui et ce qui est présent dépend des liens maintenus avec d’autres parties de la diaspora.

-Migration et transition écologique : la migration environnementale est produite par les changements climatiques de long terme ou encore les catastrophes naturelles soudaines (inondations, tremblements de terre, tsunamis…). La transition écologique devient dès lors à la fois la cause de la migration et le motif d’une transformation de l’espace d’origine et de ses significations.

-Jeunesse et migration : les jeunes en migration se trouvent dans une double transition : entre des espaces et entre deux âges de la vie. Comment, dès lors, rendre compte de la complexité de l’expérience de leur migration ?

-Migration et vieillesse : certaines personnes migrent à un stade très avancé de leur vie. Cette pratique n’est pas moins déstabilisante que la migration des jeunes, mais la subjectivité des personnes âgées est un aspect beaucoup moins étudié.

Le comité d’organisation sollicite des travaux qui abordent les dynamiques sociales, culturelles et artistiques en lien avec les migrations et les capacités transformatives des écotones. Nous encourageons plus particulièrement une analyse des subjectivités migrantes et de leurs expressions sous différentes formes (objets d’art, romans, récits administratifs et histoires de vie collectées par les chercheurs…). Notre intention est d’ouvrir un dialogue interdisciplinaire par la présentation d’analyses littéraires, la comparaison entre des expressions artistiques, des études anthropologiques ou encore en histoire, économie, géographie ou science politique. (Voir sur le site d’amples renseignements sur les Modalités pratiques d'envoi des propositions)

09 novembre 2016, João Fernandes

Source : calenda.org

Google+ Google+