jeudi 2 mai 2024 22:23

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INTERVIEW-La Ligue du Nord rêve de législatives anticipées en Italie

Le secrétaire fédéral de la Ligue du Nord (LN), Matteo Salvini, fait campagne pour le "non" au référendum constitutionnel de dimanche en Italie, d'abord pour infliger un nouveau camouflet à l'Union européenne, ensuite pour porter son ambition de devenir chef du gouvernement.

La stratégie du leader de la formation régionaliste (populiste et anti-immigration) repose sur un coup à deux bandes: faire triompher le "non" pour provoquer le départ du président du Conseil Matteo Renzi, qui a lié son sort à celui de la réforme institutionnelle, puis exiger des élections anticipées en 2017.
"Ce 'non' sera un 'non' contre les lois et les règlements de l'Europe qui ont été désastreux pour l'Italie", explique-t-il dans un entretien accordé à Reuters.

La réforme constitutionnelle dont Matteo Renzi a fait le grand chantier de son mandat vise d'abord à limiter les pouvoirs du Sénat afin de retrouver une stabilité politique dans un pays qui a vu défiler 63 gouvernements depuis l'entrée en vigueur de la Loi fondamentale le 1er janvier 1948.

Plusieurs dirigeants européens, dont le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, ont apporté leur soutien à Renzi, craignant que sa démission se traduise par un chaos politique et des turbulences économiques dans les pays de la zone euro.

Face à ces dangers, Salvini, qui a claironné son soutien à Donald Trump, propose de faire sortir l'Italie, troisième économie de l'UE, de l'euro. Cette mesure, ajoute-t-il, sera au coeur de son programme politique si la Ligue remporte les prochaines législatives.

"Nous voulons une monnaie plus équitable, dont la valeur serait probablement inférieure de 20% à celle de l'euro actuellement, afin de donner à nos entreprises 20% de chances supplémentaires d'exporter", affirme-t-il.

Une enquête d'opinion publiée la semaine passée par le quotidien La Stampa montrait que 71% des Italiens estimaient qu'une sortie de la zone euro rendrait l'économie du pays encore plus fragile.

IDÉE D'UNE PRIMAIRE À DROITE
Face à cette inquiétude, Salvini se veut rassurant. "Je ne suis pas fou", soutient-il, ajoutant qu'il travaille avec des économistes à la mise au point d'un plan de retrait. "Nous avons réfléchi à tout cela parce que si je suis élu, il me faudra le mettre en oeuvre", dit-il.

Selon lui, l'Europe a abandonné l'Italie en limitant sa capacité à renflouer ses banques grevées par les dettes et en n'offrant quasiment aucune aide face à l'afflux d'environ 500.000 migrants au cours des trois dernières années.

Pour l'instant, les enquêtes d'opinion accordent à la LN environ 13% des intentions de vote contre autour de 30% pour le Parti démocrate (PD) de Renzi et pour le Mouvement 5 Etoiles (M5S, populiste) qui est également opposé à la monnaie commune.

Forza Italia de l'ancien chef du gouvernement Silvio Berlusconi pointe juste derrière la Ligue du Nord. Agé de 80 ans et après avoir subi une importante opération cardiaque, le "Cavaliere" affirme être prêt à reprendre du service.

Les analystes politiques estiment que pour l'emporter les partis de droite devront constituer un front commun comme ils l'ont fait par le passé.

Se tournant déjà vers la prochaine échéance électorale, Salvini souhaite l'organisation d'une primaire de la droite sur le modèle de celle qui a vu la victoire de François Fillon dimanche dernier en France.

"Si les Italiens le veulent (Berlusconi), je me soumettrai à leur volonté. Mais mon sentiment est que Italiens ont une idée différente", juge Salvini.

01/12/2016, Crispian Balmer

Source : Reuters

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