Berlin a publié lundi une liste de types d'emplois à pourvoir par des travailleurs hors Union européenne, ouvrant la voie à une immigration choisie face à la pénurie de main-d'œuvre de certaines branches.
C'est la première fois qu'une liste de ce genre-définie par le gouvernement avec l'Agence pour l'emploi-est publiée.
Après avoir facilité l'an dernier l'obtention d'un titre de séjour pour les personnels hautement qualifiés, Berlin veut désormais permettre à des professions intermédiaires- électriciens, infirmières, personnel soignant en maison de retraite-de s'installer plus aisément en Allemagne. La condition d'entrée en Allemagne pour les étrangers intéressés sera de présenter un diplôme professionnel dans les domaines dans lesquels le pays manque manifestement de main-d'œuvre.
Jusqu'ici, l'Allemagne passait par des accords bilatéraux entre Agences pour l'emploi, quand elle avait besoin d'un certain type de personnel, a précisé un porte-parole du ministère de l'Économie. C'était notamment le cas pour du personnel soignant en provenance des Philippines ou de la Croatie, a-t-il dit.
Avec un chômage bas et une population vieillissante, l'Allemagne connaît une carence de main-d'œuvre qualifiée qu'elle tente de colmater en faisant les yeux doux aux travailleurs issus de ses voisins européens en crise, mais aussi de plus en plus à ceux issus de pays plus lointains.
En février dernier, l'OCDE avait montré dans une étude que l'Allemagne restait insuffisamment tournée vers le recrutement de main-d'œuvre étrangère, particulièrement non diplômée, pour compenser l'impact d'une population nationale vieillissante sur son marché du travail.
Si «l'Allemagne est l'un des pays de l'OCDE avec le moins de barrières à l'immigration de travailleurs hautement qualifiés», celle «de travailleurs sans diplôme universitaire est difficile», expliquait l'OCDE dans son étude. En particulier, l'Allemagne accueille chaque année environ 25 000 travailleurs immigrés venus de pays hors Union européenne et hors Association européenne de libre-échange, ce qui représente environ 0,02% de la population. Or, l'Australie, le Danemark, le Canada et le Royaume-Uni enregistrent des chiffres de cinq à dix fois plus élevés, ajoutait l'Organisation à titre de comparaison.
22 Juillet 2013, Avec agence
Source : LE MATIN