La 2ème édition du Festival du film marocain de Montréal s'est ouverte, jeudi soir à Dar Al-Maghrib, en présence d'un public cinéphile et hétéroclite venu nombreux pour découvrir le programme "alléchant" de cette manifestation artistique.
Devant une salle archicomble et dans une ambiance gaie et bon enfant, la cérémonie de lever de rideau de cet événement cinématographique, organisé avec l'appui de plusieurs partenaires jusqu'au 13 novembre, a été marqué par la projection du film "Les hommes libres" du réalisateur et cinéaste marocain Ismail Ferroukhi.
Inspiré d'une histoire vraie, ce long métrage revient sur la protection qu'a offerte la Grande Mosquée de Paris à des juifs pendant la seconde guerre mondiale.
Interprété par Tahar Rahim et Michael Lonsdale , Mahmoud Shalaby et Lubna Azabal, "Les hommes libres" se déroule dans le Paris de 1942, occupé par les Allemands.
Younès (Tahar Rahim), un jeune émigré algérien, vit du marché noir. Arrêté par la police française, il accepte d'espionner pour leur compte à la Mosquée de Paris pour être libéré. La police soupçonne en effet les responsables de la Mosquée, dont le Recteur, Si Kaddour Ben Ghabrit (Michael Lonsdale), de délivrer de faux-papiers à des Juifs et à des résistants.
A la mosquée, Younès rencontre le chanteur d'origine algérienne Salim Halali. Touché par sa voix et sa personnalité, Younès se lie d'amitié avec lui. Il découvre rapidement que Salim est de confession juive.
Malgré les risques encourus, Younès met alors un terme à sa collaboration avec la police. Mais face à la barbarie qui l'entoure, cet ouvrier immigré et sans éducation politique se métamorphose progressivement en combattant de la liberté.
Si le jeune Younès est un personnage de fiction, le long-métrage compte beaucoup de faits et de personnages réels, puisque Si Kaddour Ben Ghabrit (1868-1954) fut le fondateur de l'institut musulman de la Grande Mosquée de Paris.
Né en Algérie, cet homme fut notamment fonctionnaire du ministère français des affaires étrangères avant de devenir directeur du protocole du Sultan Moulay Hassan Ier, mais aussi ambassadeur du Maroc à Paris et à Saint-Pétersbourg.
Salim (Simon) Halali a, lui aussi, réellement existé. Ce chanteur, décédé en 2005, était parmi les centaines de juifs que Si Kaddour avait sauvés.
Tourné au Maroc et en France, le film produit par "Pyramide productions", avait été présenté en sélection Officielle, lors d'une Séance Spéciale au Festival de Cannes 2011.
La programmation riche et variée de ce rendez-vous artistique montréalais se poursuivra avec la projection d'autres films, et pas des moindres, comme "Les chevaux de Dieu" de Nabil Ayouch, "La route vers Kaboul" de Brahim Chkiri, "Mort à vendre" de Faouzi Bensaidi et "Paris à tout prix" de Reem Kherici.
D'autres œuvres cinématographiques seront aussi à l'honneur à travers la projection du film documentaire "My land" de Nabil Ayouch qui revisite le conflit israélo-palestinien sous un angle humain, outre le court métrage "Quand ils dorment" de Maryam Touzani.
Selon le président du festival, lancé en mai 2011, M. Adil Hosni, cet événement se veut "une valeur ajoutée à la riche palette de manifestations culturelles qui animent la ville de Montréal" et "une vitrine unique en son genre en Amérique du Nord pour faire découvrir un cinéma marocain en plein essor".
Ce jeune festival se veut aussi une valeur ajoutée à la diversité culturelle et artistique québécoise et montréalaise, et un moyen de faire connaître les récentes sorties du cinéma marocain, a-t-il précisé.
"Le festival du film marocain de Montréal a pour ambition de faire découvrir au public du Québec la richesse du cinéma marocain" a-t-il déclaré à la MAP, soulignant que cette manifestation cinématographique se place sous le signe de l'ouverture culturelle et de la création, du dialogue et de l'échange.
8 nov 2013
Source : MAP