lundi 25 novembre 2024 00:03

Des émeutes anti-immigration secouent Moscou

Plus de 300 personnes ont été interpellées dimanche lors d'émeutes anti-immigrés à Moscou après le meurtre d'un Russe par un «non slave».

Quelque 380 personnes ont été interpellées dimanche soir à Moscou après des émeutes anti-immigrés auxquelles ont participé des milliers de personnes protestant contre le meurtre d'un Russe par un homme d'origine «non slave».

Les émeutiers, des jeunes pour la plupart parmi lesquels des nationalistes radicaux, ont enfoncé les portes du centre commercial Biriouza, dans le quartier de Biriouliovo (sud de la capitale), frappé des membres de la sécurité et brisé des vitres et devantures, avant de tenter d'incendier le bâtiment, selon la radio Echo de Moscou.

La foule a ensuite enfoncé les portes d'un entrepôt de légumes voisin où travaillent de nombreux immigrés que les habitants accusent d'être responsables du taux de criminalité très élevé dans ce secteur, a constaté un photographe de l'AFP.

Cinq policiers ont été blessés au cours des affrontements avec les émeutiers et 380 personnes ont été interpellées, a indiqué un porte-parole de la police cité par l'agence Ria Novosti.

Sécurité renforcée

«La Russie aux Russes», ont scandé les protestataires qui ont brulé et renversé quelques voitures.Les émeutiers ont brisé les vitres et les phares d'un camion garé sur le territoire de l'entrepôt, avant de se disperser, selon le photographe de l'AFP.

Dix autocars des forces spéciales de la police avaient été dépêchés sur les lieux, selon la radio Echo de Moscou. Une enquête pour «hooliganisme» a été ouverte à la suite de ces émeutes, a annoncé la police de Moscou. Les mesures de sécurité ont été renforcées dimanche soir dans toute la capitale, notamment dans le centre-ville.

«Des patrouilles de police supplémentaires ont été envoyées sur les places centrales de Moscou, notamment la place du Manège (située à deux pas du Kremlin, ndlr), les gares et les sorties du métro», a indiqué un porte-parole de la police locale, citée par l'agence publique ITAR-TASS.

Pour sa part, la Fédération des immigrés en Russie a appelé les étrangers à ne pas sortir dans les rues de Moscou dimanche, en les mettant en garde contre des «attaques» éventuelles de la part de «nationalistes agressifs».

Le meurtrier, un «immigré illégal»

Quelque 200 personnes s'étaient réunies près du centre Biriouza, avant que le rassemblement ne prenne de l'ampleur et tourne à l'émeute, pour protester contre le meurtre d'Egor Chtcherbakov, 25 ans, un habitant du quartier tué jeudi d'un coup de couteau sous les yeux de sa fiancée.

Le meurtrier, qui a réussi à s'enfuir, serait originaire d'Asie centrale ou du Caucase, selon des images d'une caméra de vidéosurveillance. Les habitants se sont dit convaincus qu'il s'agit d'un immigré illégal et ont appelé les autorités à prendre des mesures contre l'immigration clandestine à Moscou.

Une enquête pour meurtre a été ouverte, la police proposant une récompense de 1 million de roubles à celui qui aidera à arrêter le meurtrier présumé, selon un porte-parole des forces de l'ordre, cité par l'agence publique ITAR-TASS.

«Toutes les mesures seront prises pour arrêter le criminel (...), les meilleurs enquêteurs s'occupent de cette affaire», a assuré un responsable de la police de ce quartier, Alexandre Polovinko.

Interdire les immigrés à Moscou

Les manifestants réunis près du centre commercial ont accusé la police de ne pas prendre de mesures suffisantes pour la prévention des crimes commis par des personnes originaires d'autres pays et ont appelé à interdire les immigrés à Moscou.

La lutte contre l'immigration illégale a été le thème numéro un des candidats à l'élection du maire de Moscou, et de multiples raids contre les personnes en situation irrégulière ont été effectués à l'approche de ce scrutin, qui a eu lieu le 8 septembre.

La Russie, qui manque de main d'oeuvre notamment en raison d'une grave crise démographique, accueille des millions d'immigrés, essentiellement des ressortissants d'ex-républiques soviétiques d'Asie centrale.

Ces immigrés travaillent généralement au noir dans des ateliers de confection ou sur les chantiers et marchés de Moscou et d'autres grandes villes russes, et vivent dans des conditions très difficiles. 13.10.2013

Source : .tdg.ch

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