Des milliers de nationalistesont défilé lundi en Russie contre les immigrés à l'occasion dela journée de l'unité du peuple, davantage que les autresannées, signe de la progression des forces d'extrême droite etxénophobes dans le pays.
Les ultranationalistes profitent de ce jour férié créé parVladimir Poutine en 2005, qui commémore la libération en 1612 deMoscou occupée par les Polonais, pour organiser des "marchesrusses".
Le plus grand rassemblement a réuni environ 8.000 personnesdans un quartier modeste de la périphérie sud-est de Moscou,selon la police. Les demandes des organisateurs de se rapprocherdu centre-ville ont été rejetées.
"Moscou vient de se réveiller et les Russes commencent àpeine à reconnaître leur identité", a déclaré Alexander Belov,l'un des organisateurs. "Chaque jour, les nationalistes russesgagnent de plus en plus de soutien à travers le pays."
Les policiers ont interpellé une trentaine de personnesportant des cagoules ou des symboles nazis prohibés, ou pourd'autres infractions mineures.
De nombreux manifestants brandissaient le drapeau noir,jaune et blanc de la dynastie des Romanov, adopté ces dernièresannées comme symbole par les nationalistes. D'autres tenaientdes icônes orthodoxes ou des pancartes proclamant "Pouvoirblanc". Aucun incident sérieux n'a été signalé.
Le rassemblement a pris une tonalité particulière cetteannée en raison des émeutes anti-immigrés qui ont secoué ienoctobre le quartier ouvrier moscovite de Biriouliovo à la suitedu meurtre d'un jeune Slave. Un suspect originaire d'Azerbaïdjana été interpellé.
Maria, une écolière de 15 ans aux cheveux teints en rouge,dit avoir participé pour la première fois au défilé. "Je veuxvivre dans un pays o les immigrés se comportent comme desinvités, pas comme si l'endroit leur appartenait", a-t-elle dit,refusant de donner son nom de famille.
De plus petits défilés rassemblant des dizaines ou descentaines de participants ont eu lieu dans d'autres villes.
Même si les organisations ouvertement nationalistesn'attirent qu'une petite fraction des électeurs, de nombreuxRusses affichent leur hostilité aux immigrés en provenance desex-républiques soviétiques du Caucase ou d'Asie centrale,responsables à leurs yeux des problèmes liés à l'emploi ou lasécurité.
Dans un sondage réalisé par le centre Levada avantl'élection du maire de Moscou en septembre, plus de la moitiédes électeurs se disaient préoccupés avant tout parl'immigration.
04 nov. 2013 Thomas Grove et Jason Bush, Jean-Stéphane Brosse pour leservice français, édité par Gilles Trequesser
Source : Reuters