New York nous a donné l'occasion de prendre contact entre nous et de faire connaissance avec les opportunités d'affaires qu'offre le Maroc. Le moment est venu de mettre à l'œuvre l'expertise des Américano-Marocains et de faire la preuve de leur engagement pour le développement de leur pays d'origine.
Votre présence ici témoigne de la volonté qui nous anime tous, ici comme aux USA, pour l'optimisation de la contribution de nos concitoyens expatriés au développement économique et social du Maroc. Par cette contribution, les Américano-Marocains expriment leur attachement à leurs origines tout en confirmant leur parfaite intégration. C'est l'illustration d'un principe que nous avons adopté et d'un but pour lequel nous militons fermement : faire en sorte que les générations émigrées puissent s'enraciner sans se déraciner.
C'est aussi un nouveau pont jeté entre les deux rives de l'Atlantique. Une initiative pareille est toujours la bienvenue pour raffermir nos relations avec les USA, puissance économique et pays ami. Nous aurions contribué, quoique modestement, à les élever à un rang plus avancé parmi nos partenaires accueillant des communautés marocaines.
Un formidable potentiel de la société de la connaissance
Il est réjouissant de constater le chemin parcouru en si peu de temps. D'après le portefeuille de projets qui vous seront présentés durant cette journée, on ne peut qu'être fier de l'étendue des domaines du savoir où s'activent nos compétences, de leur énergie, de leur créativité et, surtout, de leur désir de bien faire. Vingt-huit projets dans trois domaines majeurs sont là pour faire la preuve que le message délivré à New York a porté ses fruits. Ils confirment également ce que nous ne cessons de répéter, à savoir que la richesse des idées est le bien le plus profitable au Maroc parmi tous ceux détenus par les Marocains du monde. Ce capital immatériel, sans cesse renouvelé et enrichi, est générateur de plus values multiples, aux effets induits innombrables, tant au niveau de l'économie que du social ; en matière de transferts de technologie comme pour la dissémination des bonnes pratiques et de la gouvernance.
C'est pourquoi nous faisons de la mobilisation de nos compétences à l'étranger un objectif stratégique dans la politique de l'État. Deux mots d'ordre guident cette politique : bien savoir repérer ces valeurs intellectuelles sûres et en faire le meilleur emploi possible dans notre quête du développement.
Au vu du nombre et du mérite des participants tout autant que de la qualité indéniable des projets qu'ils portent, je suis en droit de penser que cet objectif est aujourd'hui atteint, du moins en ce qui concerne nos compétences aux USA et au stade de la comptabilisation de leurs idées et propositions. Reste maintenant à transformer l'essai. Il ne fait aucun doute pour moi que nous allons tous nous atteler à concrétiser nos engagements au plus vite. Nous tous ici présents, personnes physiques et morales impliquées dans cette démarche fédératrice, nous ne ménagerons aucun effort pour la faire aboutir à ses fins.
Consolider le partenariat sous toutes ses formes
Nous devons, pour cela, nous prêter main-forte les uns aux autres, avoir de l'écoute, savoir nous rendre utiles, accepter le conseil, faire en somme tout ce qui peut contribuer à faciliter notre travail en commun et assurer les conditions optimales de réussite de notre programme dans sa globalité. Ce que nous entreprenons aujourd'hui a une importance indéniable, non seulement dans les domaines qui nous intéressent, mais à l'échelle de l'ensemble de nos communautés, ici et ailleurs. Les réseaux coalisés et leurs actions agrégées ouvriront des perspectives prometteuses à ceux qui y croient et s'y investissent. Il ne faut pas croire, parce que certains projets sont de moindre envergure que d'autres, que leurs porteurs ont moins de mérite. Vos individualités se fondent dans votre valeur collective. Cette valeur est d'autant plus grande que vous vous réclamez de cette expérience au nom d'une communauté tout entière.
Ce n'est, d'ailleurs, pas le seul motif de fierté que nous pouvons tirer de notre démarche. Elle est fédératrice, certes, mais elle est également enrichissante, stimulante et foncièrement novatrice. À travers elle, nous renouvelons les codes de la coopération en la centrant sur l'élément le plus précieux de l'échange, l'humain. Le principal acquis de notre formule de mobilisation des compétences est de consolider le partenariat entre le Maroc et les pays d'accueil à travers la passerelle des talents que nous avons en commun. Tout le monde doit y être gagnant. C'est un pari qui est à notre portée.
Il ne tient qu'à nous de matérialiser cet objectif. Je ne crois pas que nous manquons d'atouts pour y parvenir. Entente, motivation, aptitude, volonté de bien faire ne sont pas les moindres de nos qualités. Il ne nous reste plus qu'à nous mettre au travail et à nous souhaiter pleine réussite. Une partie du chemin est faite, avec la formulation des projets et l'identification des partenaires pour les mettre en chantier. La phase qui suit, celle du passage à l'acte, est la plus difficile. Elle est décisive, non seulement pour la survie du projet, mais pour la crédibilité des acteurs, surtout ceux qui prennent le relais, ici, au Maroc.
C'est pourquoi je me permets de lancer un appel aux ministères, aux autorités locales, aux agences de développement, aux établissements publics, aux instituts, aux banques, aux associations et à tous les autres intervenants de la partie marocaine pour qu'ils apportent les gages de sérieux et d'efficacité qu'attendent de nous nos partenaires américano-marocains.»
17 Juin 2013
Source : LE MATIN
