dimanche 24 novembre 2024 19:23

Entretien avec Rachid Badouri, humoriste maroco-québécois

Le 6 juin prochain, Rachid Badouri se produira sur la scène de Palais Badii de Marrakech dans le cadre du Festival Marrakech du rire prévu du 5 au 9 juin. Sur scène, il interprétera «Arrête ton cinéma !», son spectacle avec lequel il a déjà séduit des milliers de spectateurs en France et au Québec. Véritable bête de scène, Rachid Badouri tient son public en haleine pendant près de deux heures avec un show qui allie danse, humour, imitation et interactions avec le public. Un vrai régal...

Le Matin : C'est la deuxième fois que vous vous produisez au Festival Marrakech du rire, que représente pour vous ce festival ?

Rachid Badouri : Pour moi, c'est un événement plus personnel que professionnel. Je ne viens pas ici pour en faire profiter ma carrière, mais pour me ressourcer. Je suis fière de venir au Maroc et de me produire sur scène, c'est important pour moi et pour ma famille. J'ai l'impression de renvoyer l'ascenseur à mes parents qui ont quitté le Maroc pour nous amener en Amérique du Nord. D'ailleurs, j'aimerais beaucoup faire une tournée au Maroc, j'ai reçu quelques propositions et c'est en pourparlers. C'est un rêve que j'ai depuis longtemps et j'ai hâte de le réaliser.

Comment en êtes-vous venu à l'humour ?

Je pense que ça a toujours fait partie de moi, en fait. À l'école, je n'étais jamais concentré, car j'étais trop occupé à faire l'imbécile. J'ai toujours eu ce besoin d'amuser les gens, je ne me sentais pas bien si je n'arrivais pas à les divertir. Puis, un jour en voyant d'autres humoristes réussir, je me suis dit «peut-être que c'est un métier comme les autres, finalement», et j'ai décidé de foncer.

Vous êtes québécois et originaire du Rif marocain, comment vivez-vous cette double culture ? Est-ce que finalement vous ne puisez pas l'originalité de votre humour dans ces deux cultures si différentes?

Oui, la double culture provoque des situations assez drôles, les coutumes marocaines sont très différentes des coutumes américaines. Je me souviens de ma mère qui aimait faire sa propre viande séchée comme on le fait au Maroc.

Un jour, mes amis québécois sont venus à la maison et ont aperçu de la viande accrochée sur le séchoir à linge, ils étaient au bord de l'évanouissement et nous ont pris pour des cannibales. J'ai aussi un oncle qui vit au Québec, mais qui n'a jamais fait d'effort d'intégration, il porte les babouches et la djellaba en toutes circonstances et c'est très drôle.

Justement, vous parlez beaucoup de vos proches dans vos spectacles, notamment de votre père que vous avez même fait monter sur scène, quelle place tient votre famille dans votre vie ?

Ma famille tient une énorme place, les parents c'est très important et malheureusement c'est quelque chose qui se perd avec le temps surtout dans les pays occidentaux. Moi je ne conçois pas de placer mon père ou ma mère en maison de retraite comme le font certains. Dans notre culture, c'est impensable de laisser des personnes âgées livrées à eux-mêmes ou de les abandonner. Je prendrais soin de mes parents jusqu'à la mort.

L'année dernière vous avez enflammé la scène du Palais Badii avec vos talents de danseur, qu'est-ce que vous nous préparez cette année ?

Je compte jouer mon spectacle «Arrête ton cinéma !», c'est le même que l'année dernière que je peaufine avec le temps. Je continue d'imiter Michael Jackson que j'adore. Je pense que les gens ne se lasseront jamais de Michael Jackson et c'est un honneur pour moi de lui rendre hommage sur scène.

Un Virtuose de l'humour

Né à Montréal de parents d'origine marocaine, Rachid Badouri lance son premier one man show «Arrête ton cinéma !» en 2010. En moins d'un an, il se produit devant plus de 100 000 spectateurs au Québec et rejoint le rang des humoristes les plus talentueux de sa génération.

En 2011, il débarque à Paris et sont style unique et décalé fait l'unanimité auprès du public français.

Sur scène, Rachid Badouri s'inspire de ses racines marocaines et de sa vie au Québec pour créer des personnages hilarants auxquels tout le monde s'identifie. Un one man show digne des plus grands à découvrir le 6 juin prochain sur la scène du Palais Badii de Marrakech.

4 Juin 2013, Mae Aït Bayahya

Source : LE MATIN

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