Le Musée "ABC" de Madrid accueille, du 24 septembre au 10 novembre, la première exposition de l'artiste et peintre marocain, André Elbaz, intitulée "La destrucciôn o la obra " (La destruction ou l'œuvre).
L'exposition fait partie de trois autres événements inédits organisés par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) en partenariat avec l'Institut français d'Espagne, en hommage à l'un des précurseurs de la peinture marocaine contemporaine.
Lors de la présentation lundi de cette exposition, qui sera ouverte depuis ce mardi au public au Musée "ABC", M. Elbaz, qui a travaillé pendant près de 50 ans et passé les derniers mois à détruire ses créations, a indiqué que l'œuvre "Les fusillades du 3 mai" , un tableau de Francisco de Goya, a marqué un grand changement dans sa conception de l'art.
"Elle montre la violence dans la gestualité qui suit l'acte", dit-il. "Ce qui est tragique, c'est qu'il y a un silence sans acte", ajoute l'artiste marocain qui expose pour la première fois en Espagne.
"Ce n'est pas facile de détruire, c'est un acte de violence extrême dans lequel il faut arrêter les souvenirs pour créer de nouveau", affirme-t-il. "Comment détruire l'autre, qui, en réalité, c'est moi?",
souligne-t-il.
M. El Baz a indiqué lors de la présentation de cette exposition que la peinture contemporaine passe par un "moment tragique", du à "l'incapacité de continuer à peindre" après Miro, Tapies et Picasso. "Il n'y pas d'héritiers, Il aurait été possible de mettre un terme après Picasso", a-t-il estimé.
A noter que la destruction du World Trade Center en septembre 2001 a été à l'origine de cette exposition. André El Baz entreprend la démolition de ce sur quoi il avait fondé sa vie. Il découpe ses toiles et ses papiers en morceaux, broie ses dessins, et les place dans des bocaux en verre qui redeviennent par la suite des installations.
La deuxième exposition en Espagne d'Andre Elbaz "Ciudades orientales" (Villes orientales), sera installée dans la salle d'exposition de "Casa arabe" à Madrid, du 24 septembre au 10 novembre 2013. Cette série de peintures sur des villes, réalisées entre 1983 et 1990, dépeint l'attachement du peintre à sa terre d'origine, le Maroc.
Quant à la troisième exposition "El Quijote" (Don Quichotte), elle aura lieu le 26 septembre, dans le cadre du prestigieux "Hay Festival à la Alhondiga" de Segovia, à une centaine de kilomètres de Madrid. Elle sera suivie d'une rencontre avec le peintre marocain sur le thème de la thérapie par l'Art.
A rappeler qu'en novembre 2010, le CCME avait parrainé la présentation d'une rétrospective exceptionnelle de 250 oeuvres d'André Elbaz couvrant plus d'un demi-siècle d'une carrière dédiée aux arts plastiques. Elle avait été couronnée par la publication d'un livre d'art intitulé "Tu en verras de toutes les couleurs: Parcours d'un précurseur de la peinture contemporaine au Maroc", un recueil qui comporte le récit du vécu d'André Elbaz et de ses expériences partagées avec d'autres artistes marocains.
Né à El Jadida en 1934, artiste nomade et engagé, plasticien pluridisciplinaire, André El Baz est sans conteste l'un des précurseurs de la peinture marocaine contemporaine.
24 sept. 2013
Source. MAP