Venant du continent africain, de nombreux immigrants continuent à tenter leur chance pour entrer en Espagne, par la mer, sur des canots de fortune, ou par la terre, en dépit du danger toujours présent comme l'a montré cette semaine la tragédie de Lampedusa. Lundi, les services de secours en mer espagnols ont secouru dix immigrants clandestins africains dans le détroit de Gibraltar, alors qu'ils essayaient de rejoindre le continent européen à bord d'un petit canot pneumatique.
Les services de secours en mer espagnols sont venus en aide lundi à dix immigrants clandestins africains dans le détroit de Gibraltar, au moment où ils essayaient de rejoindre le continent européen à bord d'un petit canot pneumatique.
Malgré le danger, de nombreux immigrants tentent ainsi leur chance en quittant les côtes marocaines pour l'Espagne à bord d'embarcations gonflables, faisant de ce pays l'une des portes d'entrée de l'immigration clandestine en Europe.
Samedi, une des petites embarcations est encore arrivée sur la côte du sud de l'Espagne, dans la région de Grenade, après avoir parcouru plus de 170 kilomètres à travers la Méditerranée depuis le nord du Maroc.
Entre le premier janvier et le 16 septembre, selon les secours en mer, 1.396 personnes ont ainsi été récupérées alors qu'elles tentaient d'atteindre les côtes espagnoles, soit un peu moins que durant la même période de 2012 (1.709).
"À cinq heures du matin, nous avons repéré à dix milles nautiques de la côte une embarcation qui a été interceptée à six heures et demie. 13 immigrants se trouvaient à bord, tous des hommes, dont un mineur", a raconté un porte-parole de la Garde civile à Grenade. "Tous sont des Maghrébins et en bonne santé".
Comme tous les clandestins secourus en mer, ils devaient être hébergés dans l'un des centres d'accueil de la région, dont le nombre d'occupants a encore gonflé depuis les vagues successives des mois d'août et septembre.
Le 16 septembre, les secours en mer espagnols avaient secouru près de 200 immigrants mais un clandestin avait été retrouvé mort, son cadavre accroché à une petite embarcation à la dérive, et une dizaine d'autres avaient disparu.
Déjà, en avril, onze personnes, dont trois femmes et deux enfants, étaient mortes dans un naufrage au large des côtes espagnoles.
Drame de Lampedusa
La semaine dernière, 111 immigrants venant pour la plupart d'Érythrée sont morts et 200 autres ont disparu alors que le bateau sur lequel ils voyageaient a coulé près de l'île italienne de Lampedusa.
En Espagne, les arrivées de migrants par la mer et les tentatives d'assaut contre la frontière terrestre dans les deux enclaves de Sebta et Melilla sont devenues moins nombreuses ces derniers jours.
Début août, les arrivées par voie maritime s'étaient multipliées, attribuées en partie par les autorités à la fin du Ramadan.
"Cette année, la région qui a connu le plus grand nombre de sauvetages est celle de Tarifa", remarque Carmen Lorente, des services de secours en mer. Située à la pointe sud de l'Espagne, cette ville se trouve à une vingtaine de kilomètres des côtes africaines et c'est dans cette direction que s'est déplacé le flux migratoire après s'être concentré durant les années 2000 vers l'Archipel des Canaries, à l'ouest du Maroc.
Les secouristes ont cependant remarqué ces dernières années un recul du nombre d'arrivants. "Le nombre de personnes secourues à bord d'embarcations de fortune dans toute l'Espagne est inférieur de 18% cette année par rapport à 2012", ajoute Carmen Lorente, avec 1.396 personnes secourues entre le 1er janvier et le 16 septembre, contre 1.709 durant la même période de l'année dernière, explique-t-elle.
Ceuta et Melilla
D'autres tentent leur chance en lançant des assauts désespérés contre les deux seules frontières terrestres entre le continent africain et l'Europe, à Ceuta et Melilla. En septembre, plusieurs centaines de clandestins venant d'Afrique subsaharienne avaient de nouveau lancé des assauts massifs contre la frontière de Melilla, un dispositif de près de 12 kilomètres de long constitué de trois grillages parallèles, le plus haut de six mètres, balisé par des postes de garde et un dispositif de surveillance ultra-sophistiqué.
La plus spectaculaire de ces tentatives avait eu lieu le 19 septembre: ce jour-là, des caméras de sécurité avaient filmé, de nuit, des grappes humaines s'agrippant successivement aux trois grillages, puis déferlant sur le sol espagnol.
Au 17 septembre, près de 3.000 personnes avaient tenté d'entrer en Espagne de cette manière, via les enclaves, selon le ministère de l'Intérieur.
07/10/2013
Source: aufait/AFP