Malgré l'augmentation constante du nombre d'étudiants internationaux dans les universités turques, leurs conditions d'intégration laissent toujours à désirer. Difficultés administratives et décalages dans les niveaux d'études sont quelques-uns des problèmes récurrents qu'ils rencontrent.
Le nombre d'étudiants internationaux qui se rendent en Turquie pour leurs études supérieures est en constante augmentation. Et il se trouve que ces étudiants rencontrent des difficultés à s'adapter à la vie sociale et académique turque. La procédure à suivre pour obtenir un permis de séjour est l'une des principales difficultés que rencontrent les étudiants étrangers lorsqu'ils arrivent en Turquie. A Istanbul par exemple, une fois leur carte d'étudiant en main, ceux-ci doivent obtenir un rendez-vous auprès de la préfecture de police (le «Vatan Emniyet») pour avoir leur permis de séjour dans les 30 jours. Mais ces fameux rendez-vous sont difficiles à obtenir. Ramazan Ünalan, conseiller pédagogique pour les étudiants étrangers à l'Université Fatih d'Istanbul regrette qu'il n'y ait pas de service qui leur soit exclusivement réservé au sein de la préfecture. D'autant plus que la plupart des étudiants sont mal reçus par les policiers, précise-t-il. «L'absence de personnel parlant anglais ne facilite en rien l'arrivée des étudiants internationaux. Et les procédures sont très lentes», a confié Ünalan à Zaman.
Une disparité des niveaux d'étude
Mais les difficultés rencontrées par les étudiants étrangers en Turquie ne se limitent pas à l'obtention du permis de séjour. Ömer Yalçin est secrétaire général de la Fondation des étudiants internationaux et de la culture, Mozaik, à Istanbul, qui réunit des centaines d'étudiants venus de tous pays et qui se charge de régler leurs problèmes sur place. Il regrette l'absence d'un examen commun à tous les étudiants étrangers avant l'admission dans une université turque ainsi que la disparité des niveaux académiques qui posent des problèmes d'adaptation. «Je connais des étudiants qui ont perdu leur bourse d'études parce qu'ils avaient échoué aux examens. Ils ont été obligés de rentrer chez eux», a-t-il précisé. Concernant les problèmes d'ordre social auxquels les étudiants sont souvent confrontés, Yalçin rapporte les propos insultants dont sont fréquemment victimes les étudiants noirs dans les transports en commun.
Du turc au lieu de l'anglais
Soucieuse de faciliter l'adaptation des étrangers à la vie turque, la fondation de Yalçin a préparé un livret spécial contenant les informations nécessaires ainsi que les numéros de téléphone des institutions où les étudiants doivent se rendre une fois sur le sol turc. Rabat Sami, étudiant irakien à l'Université Fatih d'Istanbul, fait partie de ceux qui ont connu des débuts chaotiques à l'université en Turquie. Il a dû changer d'université un mois après son arrivée à cause de problèmes de procédure et s'est retrouvé à l'Université de Selçuk à Konya dans le sud du pays, où la langue d'enseignement n'était pas l'anglais comme il l'espérait, mais le turc. Muhammad Ahmad Abu Bakr, étudiant tchadien, a affirmé que son problème majeur à son arrivée en Turquie était la langue. Sa compréhension du turc l'a ensuite aidé à s'adapter à la vie sociale du pays.
02/10/2013
Source : zamanfrance.fr