En attendant un projet de loi à l'automne, le gouvernement a organisé pour la première fois un débat sans vote sur l'immigration professionnelle et étudiante au Parlement. Après les sénateurs fin avril, c'était jeudi au tour des députés.
Quelle a été la principale mesure annoncée ?
Le projet de loi que présentera le gouvernement, qui a été exposé aux parlementaires dans ses grandes lignes, créera un titre de séjour pluriannuel «afin de passer d'une logique de précarité à une logique d'intégration», a expliqué le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. L'étranger autorisé à entrer en France bénéficiera d'un visa valable un an, qui pourra être transformé en titre de séjour jusqu'à la quatrième année, lui-même renouvelable jusqu'à la dixième année. En l'état actuel de la législation, de nombreux titres font l'objet d'un renouvellement tous les ans, précarisant leurs titulaires et les empêchant de construire leur avenir. Alors que 3,7 millions d'étrangers vivent en France, le pays enregistre 5 millions de passages en préfecture.
Quelle population est principalement visée ?
Il s'agit des salariés venant en France pour des motifs professionnels (20 000 par an environ, à la différence de ceux qui sont acceptés dans le cadre du regroupement familial) et des étudiants. L'immigration étudiante représente un tiers de l'immigration économique en France, qui compte près de 300 000 étudiants étrangers. Mais peu proviennent des pays dits émergents (30 000 Chinois, 5 500 Coréens, 3 000 Indiens). «Le monde ne nous attendra pas, or la France est en perte de vitesse», explique un conseiller du ministre de l'Intérieur, inquiet de la baisse de 10% d'étudiants étrangers en France en 2012, en raison de la circulaire Guéant que le nouveau gouvernement a abrogé dès le 31 mai 2012.
14 juin 2013, Fabrice Tassel
Source : Libération.fr