L'Espagne, exposée elle aussi aux flux migratoires du sud, devrait agir efficacement pour amener l'Union européenne à soutenir et à accompagner le Maroc.
Rabat fournit des efforts contre l'immigration clandestine et la traite des êtres humains et s'applique aussi à se lancer dans une nouvelle politique de migration. Mais, de l'autre côté, l'Espagne, la plus exposée aux flux du sud, devrait agir efficacement pour amener l'Union européenne (UE) à aider le Maroc à différents niveaux. Tel a été le message reçu par le secrétaire d'Etat espagnol à la Sécurité, Francisco Martinez, en visite au Maroc. Lundi et mardi, le responsable espagnol a rencontré des membres du gouvernement marocain dont Charki Draiss, ministre délégué à l'Intérieur. Lors de cette rencontre, les deux responsables ont procédé à "un échange de vues sur plusieurs questions d'intérêt commun et examiné les moyens de renforcer les relations de coopération sécuritaire", ont affirmé Martinez et Draiss dans une déclaration à la presse.
La rencontre a été une occasion pour "mettre en avant les efforts déployés par le Maroc, notamment en ce qui concerne la lutte contre l'immigration clandestine", a ajouté le ministre marocain. "Nous avons évoqué notamment la lutte contre le trafic de drogues, la traite des êtres humains et l'immigration clandestine", a déclaré Draiss, se félicitant de "la concordance des vues entre nos deux pays dans tous les domaines de coopération". Le secrétaire d'Etat espagnol à la Sécurité a reconnu que le Maroc fournit des efforts colossaux. Et de mettre en avant "les excellents résultats dans les domaines de l'immigration clandestine, la traite des êtres humains et la lutte contre le trafic de drogue". "L'objectif de la visite au Maroc était d'évaluer les progrès et les efforts déployés essentiellement sur les questions d'intérêt commun, tels le trafic de drogue, la traite des êtres humains et l'immigration clandestine", a souligné Martinez.
L'UE et l'Algérie doivent s'impliquer
Lors de l'annonce de sa nouvelle stratégie migratoire, le Maroc avait appelé l'Union européenne et les voisins, en particulier l'Algérie, à une plus grande implication dans ce processus, en mettant en exergue les approches sécuritaires mais aussi économiques et sociales. Le Maroc n'est plus un pays de transit. Il s'est transformé en pays d'accueil après que toutes les frontières vers l'Europe du sud via le royaume ont été verrouillées par des mesures sécuritaires. Les assauts d'Africains contre les grillages de Sebta et Melilla viennent de temps à temps rappeler que l'immigration clandestine passe rarement maintenant par l' Atlantique et la Méditerranée. Le royaume accueillerait, selon des sources concordantes, dans différentes villes du pays, une population de subsahariens estimée à quelque 10.000 personnes.
08/10/2013, Mohamed Alaoui
Source : le360.ma