Le Vatican a mis en garde contre "les dérives racistes et xénophobes" en Europe à l'encontre des populations immigrées, lors de la 20ème session plénière du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, ouverte mercredi, à Rome.
A cette occasion, la conférence est revenue sur les chiffres des migrants dans le monde, en citant ceux de l'Organisation Mondiale pour les Migrations (OIM) qui estimait en 2011, à près d'un milliard les personnes concernées par la migration, soit le 1/7ème de la population du globe.
L'OIM évaluait il y a deux ans, à "214 millions le nombre de migrants dans le monde soit 3% de la population totale de la planète. A ceux-ci s'ajoutent les 740 millions de migrants internes".
Selon le rapport de l'agence onusienne, le classement des pays d'origine et des pays d'accueil "varie peu": Le Mexique, l'Inde, la Chine, le Bangladesh et les territoires palestiniens sont ceux qui fournissent "les plus gros bataillons de migrants".
Ces personnes émigrent "majoritairement" aux Etats-Unis mais aussi en Allemagne, Arabie Saoudite et au Canada. En queue de classement, la France, l'Espagne et le Royaume-Uni, selon la même source, citée par radio Vatican.
Les rapports des conférences épiscopales du Vatican, mettent en lumière "l'extrême diversité" du phénomène migratoire selon les continents qui sont concernés, a-t-on relevé.
"L'Europe est évidemment à la fois louée pour les politiques d'intégration et d'assistance mises en œuvre pour l'accueil des immigrés mais aussi pointée du doigt pour les politiques restrictives mises en œuvre ces dernières années", a-t-on souligné.
Dans ce cadre, le média vaticanais, précise que la Suisse, le Royaume-Uni, le Danemark sont ainsi les premiers à avoir introduit des quotas et imposé des critères "plus stricts" pour l'acquisition de la nationalité, ajoutant que l'Italie et l'Espagne ont en revanche noué des accords avec des pays du Maghreb pour "enrayer le phénomène migratoire à sa source".
Le Vatican fait observer que "le problème n'a été que déplacé", déplorant qu'à l'immigration maritime tragiquement à la Une de l'actualité régulièrement, s'ajoute désormais, celle terrestre par la Grèce et la Turquie".
Evoquant la situation en Afrique, le rapport estime que ce continent est le premier concerné par le phénomène migratoire.
"Certains en Europe parlent +de vagues migratoires africaines+, en fait depuis 2009, seulement 20 millions d'africains ont émigré hors du continent soit 2% de la population totale", a-t-on souligné.
"En 2010, 64% des migrants originaires d'Afrique Sub-saharienne se sont déplacés dans des pays limitrophes plus stables. La population africaine reste celle la plus mobile au monde. Mais les flux migratoires à l'intérieur comme à l'extérieur du continent y sont extrêmement diversifiés et complexes", selon le Vatican, pour qui "travailleurs immigrés, réfugiés suite à des conflits, travailleurs transfrontaliers, trafic d'êtres humains (à ) constituent une véritable mosaïque".
22 mai 2013
Source : APS